Il y a plusieurs années, j'avais acheté chez W.H. Perron (qui appartenait alors à l'ontarienne Whiterose) une bûche inoculée de mycélium de champignon shiitake: 24 $, taxes en sus. Sans résultat.

Il y a plusieurs années, j'avais acheté chez W.H. Perron (qui appartenait alors à l'ontarienne Whiterose) une bûche inoculée de mycélium de champignon shiitake: 24 $, taxes en sus. Sans résultat.

J'en ai finalement acheté une deuxième, puis une troisième, en me disant qu'au bout du compte, je finirais bien par avoir une certaine quantité de champignons qui compenserait le coût de l'expérience. À vrai dire, ce ne fut pas tout à fait un échec puisque chaque bout de bois a finalement produit... un champignon. J'aime les shiitakes. Mais pas à ce prix-là.

Une petite précision avant de poursuivre. En guise d'analogie, le mycélium est l'équivalent du pommier, branches, tronc et racines inclus. Le champignon, lui est la pomme, le fruit responsable de la fructification. Sauf qu'en milieu naturel, le mycélium est rarement visible. Seuls les champignons le sont.

Je voulais donc recommencer l'expérience afin d'éprouver les cultures vendues par le catalogue Horticlub. Les quelques contenants de bran de scie inoculés qui ont abouti dans ma cave n'ont pas donné de résultats. Trop malmenés et parce que ma cave est beaucoup trop froide. Un autre échec en vue. Finalement, le propriétaire de Champignons laurentiens, Fernand Miron, a livré des sacs bien garnis. Ce fut une révélation.

Plus encore, dans les semaines qui ont suivi, tous les milieux de culture entreposés dans ma cave ont donné une première, puis une deuxième récolte de champignons. Le sceptique était confondu. Des champignons originaux comme les namekos, un pur délice, ou encore ces flammulines jaunes, ou collybies, un ravissement pour les papilles gustatives, sans oublier les pleurotes perlés au goût plus raffiné que le pleurote en forme d'huître que l'on peut acheter en épicerie. Tous ces champignons inusités se retrouvent habituellement dans les plats des grands restaurants.

Plus de 20 espèces

Les sacs de mycélium de Champignons laurentiens sont vendus exclusivement par Horticlub (www.horticlub.com). Il faut habituellement d'une semaine à 15 jours pour obtenir les premiers champignons si vous suivez le mode de culture à la lettre, ce qui est relativement facile. Ils se vendent de 13 $ à 20 $ pièce, selon l'espèce, et produiront, dans des conditions optimales, autour de 500 grammes de champignons. Il ne s'agit donc pas d'une entreprise rentable, mais plutôt d'une expérience agréable à partager, notamment avec les enfants. Cependant, vous pourrez du même coup goûter à des champignons au goût unique.

Deux autres compagnies québécoises vendent du mycélium de champignon pour fins de production domestique. C'est le cas de Mycoflor (courriel: mycoflor@sympatico.ca), de Stanstead, dans l'Estrie.

Enfin, François Huart a publié un excellent bouquin sur le sujet, Cultivez vos champignons (Éditions de Mortagne). Pour sa part, la Western Biologicals, de Aldergrove, en Colombie-Britannique, offre des mycéliums d'une vingtaine d'espèces (courriel: western@prismnet.bc.ca). Dans le passé, j'ai fait affaire avec satisfaction avec cette petite firme.

(Photo: www.horticlub.com)

Un dernier mot: ces entreprises produisent aussi du mycélium de pleurote en forme d'huître que vous pourrez cultiver à l'extérieur, dans votre jardin, à l'ombre. Suffit d'obtenir une grosse bûche, de préférence de bois dur, et d'en couper une tranche d'environ 3 cm d'épaisseur. On dépose le mélange de culture entre les deux morceaux de bois. La tranche sera solidifiée à l'aide d'un clou et la bûche déposée à la verticale au jardin. La première récolte devrait se produire au cours de l'automne et cela durant plusieurs années. Attention: il faut que le bois provienne d'un arbre fraîchement abattu, sinon il risque d'être déjà contaminé par d'autres champignons indésirables.

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Pour en savoir plus:

Mycoflor: www.produitsdelaferme.com/mycoflor

Horticlub: www.horticlub.com