Située au coin d'une rue, la propriété du couple est limitée par une magnifique haie de thuya. Magnifique, c'était avant le passage de lécanie de Fletcher, une cochenille qui n'a d'exotique que son nom. En quelques jours, durant les fortes chaleurs de juillet, de grands pans de la haie ont changé de couleur. Les feuilles sont devenues presque rouges, raides mortes, comme si elles avaient été brûlées au lance-flammes. L'oeuvre troublante de lécanie. Comble de malheur, les dommages sont souvent irréparables et il faut se résoudre à planter d'autres thuyas pour masquer les parties dénudées de la haie affectée.

Située au coin d'une rue, la propriété du couple est limitée par une magnifique haie de thuya. Magnifique, c'était avant le passage de lécanie de Fletcher, une cochenille qui n'a d'exotique que son nom. En quelques jours, durant les fortes chaleurs de juillet, de grands pans de la haie ont changé de couleur. Les feuilles sont devenues presque rouges, raides mortes, comme si elles avaient été brûlées au lance-flammes. L'oeuvre troublante de lécanie. Comble de malheur, les dommages sont souvent irréparables et il faut se résoudre à planter d'autres thuyas pour masquer les parties dénudées de la haie affectée.

La lécanie de Feltcher est un insecte de la grosseur d'un petit pois qui persiste aux branches après la ponte même quand l'insecte est mort, comme nous avons pu le constater de visu lors d'une visite sur les lieux en compagnie de l'agronome-conseil, Claude Gélinas, de Varennes, dont le site Internet gratuit ( www.phyto.qc.ca) contient des informations sur les insectes ravageurs.

La bête pond ses oeufs en juin à la base des feuilles du thuya (mais aussi des ifs et des genévriers) et c'est la carapace de la femelle qui sert d'abri protecteur. Les nombreuses larves font leur apparition en juillet et se mettent à sucer la sève de chaque petite branche. Elles empêchent alors le précieux liquide de circuler dans la feuille qui en mourra éventuellement. Mais quand la canicule se manifeste, la demande en eau de chaque feuille augmente d'autant et la dégradation est alors fulgurante. La mort survient parfois au bout de quelques jours.

Comme elles ne digèrent pas tous les produits de la sève, les larves rejettent aussi un miellat qui rend le feuillage collant et attire souvent les guêpes, miellat qui se colore par la suite en noir à cause de la présence d'un champignon, la fumagine. Ce qui empêche également les feuilles en santé de faire correctement leur travail de photo-synthèse. Pauvre thuya!

Comment se débarrasser de la lécanie? «Il n'existe aucune méthode de culture précise permettant d'éviter l'invasion, indique M. Gélinas. Quant aux méthodes de contrôle dites biologiques, elles sont peu connues mais tout semble indiquer que les produits à base de pyréthrine, genre End-All, pourraient être efficaces. Quand aux insecticides chimiques, du moins ceux qui sont encore autorisés, il faut se rabattre sur les composés à base de diazinon, de malathion, de carbaryl, pour ne nommer que ceux-là. Certains produits ne peuvent toutefois être utilisés que par des professionnels.»

Les traitements doivent avoir lieu au début de juillet quand la larve est active et en septembre, quand la deuxième génération voit le jour et commence à son tour à faire des ravages. Signalons que l'insecte passe l'hiver en s'incrustant dans les tiges, et qu'en guise de mesure préventive, il est conseillé de faire une pulvérisation d'huile de dormance au printemps.

Le thuya martyrisé

Parlant de thuyas mal en point, j'ai constaté à la mi-juillet que la tête d'un de mes «cèdres» était passée du vert au jaune sans crier gare. En réalité, c'est le tiers de l'arbre qui est mort subitement, en moins deux semaines. On parle de plus de deux mètres de tronc. Cordonnier mal chaussé, dit l'adage. Mea-culpa. Sans le vouloir bien sûr, j'ai martyrisé et étranglé mon arbre. Un dommage irréparable.

À la suite du grand verglas de 1998, j'avais redressé la tête du thuya en plaçant un tuteur attaché à plusieurs endroits du tronc avec de la broche. L'opération a été un succès.

Mais j'ai malheureusement oublié la présence du fil de métal qui entourait entièrement le tronc. Si la sève brute pouvait alimenter la partie supérieure de l'arbre, la sève élaborée, celle qui nourrit l'arbre après l'action de la photosynthèse et qui descend entre l'arbre et l'écorce, ne pouvait plus passer, formant peu à peu un bourrelet bien visible au-dessus de l'étranglement. Si bien qu'avec le temps, la partie située immédiatement sous la broche est complètement morte sur une longueur d'environ 30 cm. Conséquence: faute de pouvoir acheminer la sève brute dans le haut de l'arbre, la tête est morte, une mort accélérée en raison du temps extrêmement chaud que nous avons connu en juillet.

Conclusion: si, pour une raison ou une autre, vous avez entouré le tronc d'un arbre avec de la corde, de la broche ou des liens en plastique, au cours des récentes années, hâtez-vous de les couper.