Il n'en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité de p'tit gars de la ville féru de gastronomie. C'est son fils, Marc Kennington, qui s'est chargé de faire les précisions.

Il n'en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité de p'tit gars de la ville féru de gastronomie. C'est son fils, Marc Kennington, qui s'est chargé de faire les précisions.

La différence

L'ail d'été, il paraît que tous les cultivateurs connaissent ça. C'est ce qui pousse lorsqu'on plante une gousse d'ail au printemps plutôt qu'à l'automne, tout simplement. Et le résultat, quelques mois plus tard, est radicalement différent de la gousse d'ail traditionnelle.

Comme je le disais, elle ressemble comme deux gouttes d'eau à un poireau, mais nain.

Si j'étais confus, c'est que la mode des légumes nain est très forte dans certains restaurants...

«Pour cultiver de l'ail ordinaire, il faut mettre en terre une gousse d'ail à l'automne.»

«Un peu comme le bulbe de tulipe», en fait, a expliqué M. Kennington de sa ferme de Williamsburg, à quelques minutes seulement d'Upper Canada Village, au sud d'Ottawa.

L'histoire

Le nom de l'entreprise familiale, qu'il a redémarrée récemment après des années de vie citadine, est Produits biologiques 1812 - d'où l'écriteau sur son étal.

C'est une référence directe à la Guerre de 1812 dont une bataille, celle de la ferme de Crysler, s'est déroulée tout près de chez lui.

«La gousse d'ail, donc, sera plantée autour du 15 octobre. Elle fait ses racines dans les semaines qui suivront jusqu'à ce que le gel ne l'endorme complètement en janvier. Au printemps, quand le sol a bien réchauffé, l'ail s'est développé en bulbe.»

Mais Mark Kennington n'a pas planté ses caïeux - c'est le nom plus scientifique pour «gousses» - à l'automne, mais bien au printemps, même assez tard, jusqu'en juin. «L'ail n'a pas le temps de développer un gros bulbe. Il se fait des racines et pousse hors de terre. Nous les récoltons rapidement, après quelques semaines seulement.»

Vous utiliserez cet ail d'été comme l'ail ordinaire. Mais sa forme fait en sorte que vous le préparerez comme on apprête un poireau.

En nettoyant bien ses feuilles de tout résidu de terre qui s'y serait faufilé. Puis en le coupant au couteau plutôt que l'écraser comme une gousse...