Même si elle se qualifie de «bricoleuse», Hélène Fleury est une artiste. «Je ne suis pas capable de m'en empêcher», pouffe-t-elle, en ouvrant les portes de son atelier, à l'arrière d'une maison cossue du quartier Montcalm. À l'intérieur, l'ébauche d'une créature ailée pend du plafond. Des jambes sans corps se tiennent au garde à vous. Un buste prostré attend la caresse de la sculpteure. «J'aime les mains, les jambes et le corps», confie-t-elle.

Même si elle se qualifie de «bricoleuse», Hélène Fleury est une artiste. «Je ne suis pas capable de m'en empêcher», pouffe-t-elle, en ouvrant les portes de son atelier, à l'arrière d'une maison cossue du quartier Montcalm. À l'intérieur, l'ébauche d'une créature ailée pend du plafond. Des jambes sans corps se tiennent au garde à vous. Un buste prostré attend la caresse de la sculpteure. «J'aime les mains, les jambes et le corps», confie-t-elle.

Touche-à-tout, «femme d'action», Hélène Fleury s'est lancée dans une entreprise plus laborieuse que prévu: la réalisation de sculptures de ciment. Assistée de Sébastien Vachon, un joaillier qui en réalité lui «montre comment faire», elle obéit à une gamme d'opérations délicates.

Son argile est d'abord modelée sur des broches et du fil, puis «beurrée de caoutchouc». L'oeuvre en devenir est ensuite recouverte d'une chape rigide de plastique, qui tient la couche de caoutchouc. C'est le moule-matrice sur lequel sera coulé le ciment, et qui servira à la reproduction. Le travail de la «bricoleuse» ne s'arrête pas là: ses fontaines exigent qu'elle mette en oeuvre ses talents de plombier. «Le bruit de l'eau n'est jamais dérangeant», mentionne-t-elle.

Murales sous l'autoroute

Hélène Fleury s'adonne aussi à la peinture. Les murs de sa maison en sont témoins, ainsi que les piliers sous l'autoroute Dufferin-Montmorency. Elle est en effet l'instigatrice des plus belles murales dans ce coin le plus laid de la ville: la Cathédrale, le Fond marin, le Conte de fées et la Porte du paradis. À une autre époque, elle avait aussi son atelier, rue de la Canoterie, où elle se spécialisait en faux fini.

Depuis deux ans, elle se consacre au ciment, qu'elle soumet à tous les tests. «Mes moules fonctionnent, observe-t-elle. Reste à voir comment vieillira le matériau.» Le ciment plein, en tout cas, a résisté au gel et au dégel de l'hiver, comme en fait foi sa sculpture Madame Poisson, qu'elle a placée au-dessus d'un petit bassin d'eau. Un jour, elle crachera l'eau.

L'Inconsolable, elle, est en ciment creux. L'eau coule en filet le long de ses bras et tombe dans le creux du drapé. Le système de pompage se trouve dans le cube, en dessous. L'Attrapée a de belles courbes féminines, mais le haut de son corps est une immense main, qui tient un quartier de lune.

Hélène Fleury se sent prête à offrir ses fontaines au grand public. Elles ont été conçues pour affronter nos hivers. Mais elles ont le format pour convenir aussi à l'intérieur des maisons. Elles sont également disponibles en bronze. Elles se vendent plusieurs milliers de dollars. La sculpteure les imagine dans des jardins particuliers, dans des halls d'hôtel ou devant des édifices publics.

Et si l'envie vous prend de vous faire immortaliser, Hélène Fleury peut sculpter votre buste, pendant que vous prenez la pose. À la manière de Camille Claudel.

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Pour plus de détails ou pour passer une commande, consultez le site Internet: www.statu.ca.