«Attention! on le fait aussi parce qu'on ne peut sentir ses voisins ou parce qu'on en a assez de voir le bric-à-brac qui prévaut dans sa cour», déclare Frédéric Bastien, conseiller en matériaux et en maçonnerie chez Reno Dépôt, rue Marais à Québec.

«Attention! on le fait aussi parce qu'on ne peut sentir ses voisins ou parce qu'on en a assez de voir le bric-à-brac qui prévaut dans sa cour», déclare Frédéric Bastien, conseiller en matériaux et en maçonnerie chez Reno Dépôt, rue Marais à Québec.

Il arrive même qu'on dresse une clôture par misanthropie. On veut être seul coûte que coûte. À moins que ce ne soit pour barrer le passage aux marcheurs et aux animaux. Spécialement si on habite un coin de rue.

Bref, M. Bastien connaît les raisons des demandeurs de clôtures. Il en reçoit beaucoup au magasin. Des «vertes et des pas mûres», il dit en avoir entendues pas mal.

Par ailleurs, lorsqu'on lui en réclame une de huit pieds, il est parfois portés à croire que le torchon brûle «comme ça s'peut pas» entre l'acheteur et son voisin.

Il suppose, en outre, que la municipalité du client permet la mise en place d'un «écran» aussi haut. Ce dont il faut toujours s'informer avant d'acheter.

Quoiqu'on puisse installer une clôture en PVC et à claire-voie autour de la piscine. Cela, pour la sécurité des petits et pour voir ce qui s'y passe.

«Autour de la piscine creusée d'une maison somptueuse, elle sera en fer ornemental. Ce qui donne un coup d'oeil tout à fait remarquable. Étant entendu que la beauté s'ajoute, ici, à l'utilité et que pareille clôture est faite pour être vue», déclare le pdg de Clôture Nordik Orléans de Québec, Jasmin Tremblay.

Une jeune dame de Sainte-Foy, qui a demandé que son nom soit tu, est mariée et mère de deux enfants, l'un de cinq ans l'autre de huit.

C'est peu avant leur naissance que son mari et elle ont mis en place une clôture en maille de chaîne (de type Frost) qu'ils ont ornée depuis de clématites et de chèvrefeuille «pour plus d'intimité».

«Ce fut l'investissement de notre vie. En tout cas, pour la protection des enfants que nous aurions. Alors que nous appréhendions déjà le danger que représentait la piscine de notre voisin latéral dont la barrière restait obstinément ouverte», déplore-t-elle encore.

De plus, le ménage de derrière avait sa piscine creusée attenante à leur propriété. Malgré une magnifique haie de cèdre qui bornait cette partie du terrain, le couple a néanmoins allongé sa «Frost» jusque-là.

Les clôtures sont d'ordinaire en maille de chaîne et en bois traité (épinette). Souvent en PVC et en fer ornemental. Parfois en cèdre. En aluminium émaillé, rarement. Car ce métal donne lieu, selon des observateurs, à la Lamborghini des clôtures.

Autrement, on en trouve désormais en PVC imitant singulièrement le bois (Optima) et en acier habillé de vinyle noir (Majestic) donnant lieu à une séduisante contrefaçon du fer ornemental.

Par ailleurs, toutes ces clôtures sont à claire-voie (barreaux espacés ou maille de chaîne), en planches dressées verticalement et disposées de part et d'autre en quinconce, à treillis ou en palissade (pleine).

Leur hauteur est généralement de cinq pieds, avec éventuellement une «ligne de faîte» en treillis (un pied) qui l'embellit. Mais, suivant les standards, la taille peut aussi être de quatre ou de six pieds. Étant entendu, d'après M. Tremblay, qu'il y en a aussi de trois pieds. Comme il y en a, du reste, de huit pieds.

Cependant, c'est la clôture en maille de chaîne d'acier galvanisé ou enduit de vinyle blanc, vert, noir ou brun qui est, de loin, la plus populaire. «Le rapport qualité, prix, esthétique et résistance est intéressant», note Richard Leblanc, représentant chez Clôture Nordik Orléans. Elle se détaille généralement 15 $ par pied linéaire, installation comprise. Outre des lattes d'un vinyle de qualité, à partir de 28 $ pour chaque longueur de clôture de10 pi, qui ont pour objet de créer un voilage.

La clôture à maille de chaîne peut aussi borner l'arrière de propriétés de choix. À la condition que la maille et le lattage soient noirs. Dans ce cas, continue M. Leblanc, elle est moins perceptible et le ton jais confère une grande élévation.

Quant au bois traité - non plus à l'arséniaque de cuivre chromaté, mais au cuivre alcalin quaternaire réputé écologique - , il vient, pense-t-on, en deuxième place.

Les planches sont dressées en quinconce et on ne voit au travers que si on regarde obliquement. Ce qui induit, d'après M. Leblanc, une «apparence identique des deux bords». Prix «installé», à partir de 15 $ le pied linéaire.

En tout cas, c'est la façon de clôturer que préfère Frédéric Bastien. Parce que l'installation est facile et l'entretien, un jeu d'enfant car il suffit d'appliquer une teinture transparente aux trois ou quatre ans.

Sans compter la faculté de remplacer des éléments abîmés, soit les planches, poteaux et étriers qu'on peut trouver chez les marchands de matériaux. Enfin, la possibilité de la remiser l'hiver, à l'abri près de la maison sinon dans le cabanon voire au sous-sol. On en prolonge de la sorte la durée.

Cependant, M. Bastien défend haut et fort la nécessité d'employer des pieux d'ancrage en acier robuste et pourvus d'un plateau de contour d'appui au sol. Autrement, la clôture, si elle était secouée par le vent, pourrait basculer.

Bien entendu, on peut trouver des clôtures de bois en palissage et relevée au sixième pied d'un treillis qui lui donnera un attribut architectural. Le coût sera plus élevée et l'installation plus travaillée.

«Une clôture de bois n'est jamais garantie», déclare M. Leblanc. Car trop de gens ne l'entretiennent jamais. Son installation, oui. Pour peu qu'elle ait été faite par une entreprise qui a pignon sur rue et qui en fait spécialité.