En 1984, le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (CSEMDC) le désignait comme espèce vulnérable. C'est à partir de ce moment que le sauvetage de cet oiseau a commencé et, aujourd'hui, il est en abondance pour les plus grands plaisirs des observateurs d'oiseaux.

En 1984, le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (CSEMDC) le désignait comme espèce vulnérable. C'est à partir de ce moment que le sauvetage de cet oiseau a commencé et, aujourd'hui, il est en abondance pour les plus grands plaisirs des observateurs d'oiseaux.

Quand on essaye de trouver les causes de sa quasi-disparition, on montre beaucoup du doigt le moineau domestique, l'hirondelle bicolore, le troglodyte familier et l'étourneau sansonnet qui se disputaient les mêmes cavités que les merlebleus pour nicher, mais il y a plus que ça.

C'est un oiseau qui est extrêmement sensible aux rigueurs de l'hiver et il lui est arrivé souvent de se faire surprendre par des tempêtes tardives au printemps ou par du verglas et, certaines années, plus de 50 % de sa population a disparu.

Quoi qu'il en soit, grâce à l'acharnement de Québécois qui adoraient cet oiseau, un immense réseau de nichoir a été construit et le merlebleu en a profité abondamment. Aujourd'hui, il est chez nous en force et c'est tant mieux.

Le merlebleu doit son nom au bleu azuré qui couvre la tête, le dos, les ailes et la queue du mâle. Sa poitrine est rouge brique et son bec est très pointu. La femelle est un peu plus terne et sa poitrine est orangé pâle.

C'est un des premiers migrateurs à nous arriver au printemps. On peut apercevoir les premiers dès la mi-mars dans le sud du Québec et plus au nord, vers la mi-avril.

Le mâle se pointe quelques jours avant la femelle et c'est lui qui prend possession du territoire. J'en ai observé un, sur la ferme de Jérôme Landry à Cap-Saint-Ignace, et le mâle, faisait le tour des nichoirs pour débarrasser le coin de tous les intrus possibles.

Quand il a sécurisé les lieux, comme on dit dans la police, la femelle arrive et c'est elle qui choisit le nichoir. Dès que c'est fait, elle s'y installe et, à partir de ce moment, d'autres espèces comme l'hirondelle bicolore peuvent nicher dans les cabanes voisines.

Le merlebleu partage facilement son territoire avec l'hirondelle. Lui, se nourrit d'insectes au sol et elle se nourrit plutôt d'insectes qu'elle attrape au vol.

Cependant, le merlebleu ne tolère pas un de ses semblables à moins de 100 mètres de son nid.

Son habitat préféré est en milieu ouvert. On le retrouve dans les champs en friche, dans les pâturages, dans des vergers, etc. Son nid est toujours fabriqué dans une cavité, mais il ne la creuse pas lui-même. C'est pour ça qu'il adore les nichoirs et on le retrouve souvent dans des trous de pics.

La femelle pond généralement quatre ou cinq oeufs et elle commence à couver dès la ponte du dernier oeuf. La durée de l'incubation est d'une quinzaine de jours. La femelle et le mâle nourrissent les petits qui restent au nid de 17 à 18 jours. Ils restent coller à leurs parents une vingtaine de jours après leur envol. Le merlebleu a la plupart du temps deux couvées par saison.

Ce n'est pas un oiseau qui est très gros, il fait 19 cm de longueur et son envergure d'ailes atteint 33 cm.

Il y a plusieurs années, on ne retrouvait le merlebleu que dans le sud du Québec, mais, aujourd'hui, on en ob-serve en Abitibi et même à la Baie-James.

C'est l'arrivée des Français en Amérique qui a le plus contribué à l'expansion du merlebleu chez nous. Les nouveaux colons défrichaient les terres pour cultiver et, par le fait même, offrait un territoire intéressant pour que le merlebleu niche.

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Source: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Daniel Banville et Michel Robert.