«C'est une vraie maladie contagieuse que j'ai attrapée le jour où je suis devenue membre d'une société de plantes alpines en Ontario. Un monde végétal qui ne cesse de me fasciner», explique la dame d'origine grecque qui souhaite répandre le virus au Québec.

«C'est une vraie maladie contagieuse que j'ai attrapée le jour où je suis devenue membre d'une société de plantes alpines en Ontario. Un monde végétal qui ne cesse de me fasciner», explique la dame d'origine grecque qui souhaite répandre le virus au Québec.

Cette culture très spécialisée n'est pas encore très populaire ici. «On commence seulement à découvrir les plantes alpines qu'on présente maintenant dans des auges décoratives», dit-elle. Plantes de montagne et de milieu aride, généralement petites, elles fleurissent surtout au printemps et exigent des conditions particulières. Aux États-Unis, elles font la joie des amateurs de «rock garden».

La pépinière Alpine Écho est la seule du genre au Québec et l'une des rares au Canada. Pour Mme Galletti, «c'est un défi que de réussir à produire des plantes qui ne sont pas toujours disponibles ailleurs». Cinquante pour cent de sa clientèle est américaine. Réputée pour la qualité et la variété de ces plants, elle est d'ailleurs invitée chaque année par The North American Rock Garden Society, qui compte 25 000 membres et organise des ventes de plantes et des expositions. Ce qu'elle considère comme un privilège.

«Nous propageons les plantes à partir de semences, de boutures ou de divisions. Plusieurs de nos semences sont récoltées par des collectionneurs qui parcourent le monde pour trouver ces plantes rares», mentionne Mme Galletti sur son site Internet.

Son catalogue comprend 300 variétés de plantes vendues au détail et plusieurs autres n'y figurent pas encore. Contrairement à des fleurs annuelles qui prennent de quatre à cinq mois à produire, il faut trois à quatre ans pour qu'une plante alpine puisse être vendue. «C'est une passion avant d'être un revenu, même si, financièrement, ça commence à être plus encourageant», dit-elle. Son conjoint, qui travaille dans un autre domaine, est son principal relationniste. «Il est fier de ce que je fais et m'aide pour les gros travaux d'aménagement.»

Autre pépiniériste spécialisé, Yves Dubé, des Farfadets de Saint-Jean Port-Joli, cultive les plantes acidophiles: plus de 40 000 plants d'azalées et de rhododendrons de 150 variétés qu'il vend au gros.

«En choisissant ce type de plantes, j'ai choisi d'affronter bien des difficultés. Si je fais un bilan de dix ans, j'estime avoir connu des pertes équivalentes au salaire que je me verse. Il faut vraiment aimer le risque et vouloir apporter quelque chose de nouveau.»

Lorsqu'il s'est inscrit à l'Institut de technologies agroalimentaires de Saint-Hyacinthe en 1972, il était pourtant incapable de reconnaître un pétunia.

«Mais je voulais apprendre et c'est ce que je fais tous les jours. Les plantes sont une source inépuisable d'enseignement. Il suffit de les écouter.»

Yves Dubé a commencé dans le milieu en faisant la tournée des terrains de ses voisins pour prélever des végétaux de toutes sortes afin d'en faire des boutures. «Jusqu'à ce que je trouve la façon de me distinguer et d'avoir du plaisir dans ce que je fais. Tant que j'en aurai, je vais continuer. Ce n'est pas la business qui mène ma vie», précise-t-il.