Mais ce n'est que trois jours plus tard, quand sa fille a examiné cette petite gale, qu'elle s'est rendu compte que celle-ci était, en réalité, un «insecte» gonflé à bloc par le sang dont il s'était gavé. Pourtant, Mme Raymond ne ressentait aucune douleur. La bête fut immédiatement extirpée de la jambe, mais deux pattes restèrent accrochées à la victime. Cette dernière se présenta alors chez le médecin qui confirma la présence d'une tique pour ensuite prescrire à sa patiente des antibiotiques durant 10 jours.

Mais ce n'est que trois jours plus tard, quand sa fille a examiné cette petite gale, qu'elle s'est rendu compte que celle-ci était, en réalité, un «insecte» gonflé à bloc par le sang dont il s'était gavé. Pourtant, Mme Raymond ne ressentait aucune douleur. La bête fut immédiatement extirpée de la jambe, mais deux pattes restèrent accrochées à la victime. Cette dernière se présenta alors chez le médecin qui confirma la présence d'une tique pour ensuite prescrire à sa patiente des antibiotiques durant 10 jours.

«J'ignorais qu'on pouvait se faire piquer par des tiques au Québec, et à plus forte raison à Montréal, dit Mme Raymond. Même si je me suis étendue par terre pour faire mes travaux, je ne sais toujours pas comment la tique a pu me coller à la peau puisque je portais des chaussettes et un pantalon long.»

C'est en faisant des recherches sur Internet qu'elle a appris que les tiques étaient responsables de la maladie de Lyme. Aucun symptôme de la maladie n'a toutefois été observé dans son cas. Et comme la tique n'a pas été identifiée et analysée, impossible de savoir s'il s'agit d'Ixodes scapularis, l'acarien responsable de la transmission de la maladie et, conséquemment si l'animal était porteur de la bactérie pathogène.

Jusqu'à maintenant, on ne recense aucun cas de maladie de Lyme contractée au Québec, même si la tique responsable de sa transmission est bel et bien présente chez nous, surtout dans le sud de la province, particulièrement en Montérégie et à Montréal. De 1990 à 2004, environ 1700 tiques Ixodes scapuralis ont été dûment identifiées dans le Laboratoire de santé publique, à Sainte-Anne-de-Belle-vue, dont 436 en 2004 et 423 l'année précédente. La plupart d'entre elles provenaient du Québec.

Microbiologiste au Laboratoire de santé publique du Québec, Louise Trudel, experte reconnue en cette matière, précise que jusqu'à maintenant au Québec, on a surtout découvert des tiques adultes, ce qui laisse croire que l'espèce ne s'y reproduit pas même si elles peuvent résister à nos hivers sous un couvert de feuilles mortes. Par ailleurs, les adultes sont plus facilement détectables sur la peau que les juvéniles, ce qui explique probablement que les tiques «québécoises» n'aient pas encore fait de victimes.

Il faut en effet que l'acarien parasite son hôte de 36 à 48 heures pour que s'effectue la transmission de la bactérie maléfique. Si le micro-organisme est présent, seulement dans de 10 à 13% des cas, la maladie se manifeste habituellement dans une période variant de trois à 30 jours. On parle de maux de tête, d'un état grippal ou de douleurs arthritiques et, plus rarement, de complications plus graves. La première manifestation est une rougeur de plus de cinq centimètres de diamètre à l'endroit de la morsure, rougeur qui prend de l'ampleur mais dont le centre devient blanc.

Par ailleurs, Ixodes scapularis se manifeste surtout au printemps et l'automne, jusqu'en décembre, quand les adultes sont présents dans l'environnement, une période au cours de laquelle les gens ont tendance à porter des vêtement longs, du moins au Québec. Ici, la tique de Lyme serait transportée par des oiseaux migrateurs.

Il existe sept ou huit espèces de tiques au Québec mais leur présence est rarement rapportée chez les humains. En réalité, la presque totalité des tiques soumises à l'identification et à l'analyse au Laboratoire de santé publique du Québec proviennent de vétérinaires qui les ont trouvées sur des chiens ou des chats.

Les tiques sont des parasites qui vivent de sang. La femelle pond ses oeufs au printemps et les larves s'agrippent aux petits mammifères de passage où elles prennent un premier repas de sang pour ensuite retourner dans le milieu ambiant où elles se transformeront. La femelle adulte prendra son repas le plus important de sa vie avant la ponte et c'est pourquoi, elle choisit à cette fin un gros mammifère, souvent un cerf de Virginie. Habituellement, une tique reste sur son hôte seulement quelques jours.

Louise Trudel rappelle que si vous êtes en présence d'une tique, il est conseillé d'apporter celle-ci dans un hôpital qui l'enverra au Laboratoire de santé publique pour identification et analyse. Certaines tiques sont aussi porteuses de la turalémie, une maladie parfois mortelle.