Ce qui lui a probablement sauvé la vie, c'est que, comparativement à l'autre, il vole. Le grand pingouin était particulièrement vulnérable en se déplaçant à pas de tortue en marchant. Seul endroit où il était d'une grande agilité, c'était sous l'eau quand il poursuivait des poissons.

Ce qui lui a probablement sauvé la vie, c'est que, comparativement à l'autre, il vole. Le grand pingouin était particulièrement vulnérable en se déplaçant à pas de tortue en marchant. Seul endroit où il était d'une grande agilité, c'était sous l'eau quand il poursuivait des poissons.

Dès l'arrivée des Français en Amérique, le déclin du grand pingouin a commencé et n'a cessé qu'à sa disparition complète par la capture du dernier couple à la fin du XIXe siècle.

Dommage!

Mais revenons à notre petit pingouin, un oiseau unique à l'Amérique du Nord qu'on retrouve surtout à l'est du Québec et un peu plus vers le nord, mais qui, depuis 1979, nous gratifie de sa présence au pilier de bois, un îlot rocheux qui fait partie de l'archipel de l'île aux Grues.

Cette petite île s'appelle pilier de bois parce qu'à l'origine des arbres y poussaient. Il n'y en a plus maintenant, les fientes des cormorans ont fait leur oeuvre et l'île est dénudée comme un crâne de chauve.

C'est l'endroit le plus au sud et le plus à l'est où on retrouve cette espèce.

À la fin des années 70, on remarqua un premier couple et, aujourd'hui, on parle d'une véritable colonie avec quelques centaines de familles. L'endroit est très propice à sa reproduction puisque même avec la ponte d'un seul oeuf par année, la population augmente constamment.

Au pilier de bois, le petit pingouin cohabite avec le cormoran à aigrettes et avec le goéland marin. Il niche sur les corniches rocheuses, ce qui lui permet de s'envoler plus facilement, puisqu'il n'est pas très habile à se maintenir dans les airs à cause de ses ailes très courtes.

Sa seule véritable menace à cet endroit, c'est le goéland marin, qui n'hésite pas à prendre les oeufs ou tuer les petits. Autrement, pas de renard, pas de mouffette, pas de raton laveur pour piller la colonie.

Le petit pingouin est un oiseau très fragile à la pollution. Pour se nourrir de petits poissons, il plonge à des profondeurs très importantes et quand il ressort de l'eau, il a souvent plusieurs poissons dans le bec.

Le petit pingouin arrive dans notre secteur au mois d'avril après avoir passé l'hiver sur la côte est des États-Unis, plus précisément à l'île de Nantucket.

Pour se reproduire, il choisit des îles inhabitées. Près de nous, outre au pilier de bois, on peut l'observer aux îles du Pot à l'eau-de-vie, en face de Rivière-du-Loup, et à l'île Les Pèlerins.

Un couple de petits pingouins est formé pour la vie. Dans le nid, l'oeuf est couvé de 33 à 39 jours et le petit naît à 60 gr puis connaît une croissance phénoménale. À sa 18e journée, il a déjà atteint 200 gr. Les parents le nourrissent de lançons et d'éperlans.

À l'âge adulte, le petit pingouin peut atteindre 47 cm. Son envergure d'ailes va jusqu'à 68,6 cm. À maturité, il pèse 728 gr et certains individus peuvent vivre jusqu'à 20 ans.

Attention, il ne faut pas confondre le pingouin à cet autre oiseau qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et qui habite l'hémisphère Sud, le manchot.

Les excursions pour observer le petit pingouin au pilier de bois sont terminées pour cette année. Il faudra donc vous reprendre l'an prochain, à la fin du mois de mai.