«Il y a certainement un engouement pour des aménagements plus champêtres, qui laissent une place aux pierres naturelles et aux pierres de rocaille, constate Mehdi El Gaied, président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec. On assiste aussi à un retour du bois, comme le cèdre et le pin, car cette matière est naturellement chaleureuse.»

«Il y a certainement un engouement pour des aménagements plus champêtres, qui laissent une place aux pierres naturelles et aux pierres de rocaille, constate Mehdi El Gaied, président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec. On assiste aussi à un retour du bois, comme le cèdre et le pin, car cette matière est naturellement chaleureuse.»

Ce virage nature n'empêche toutefois pas les paysagistes d'intégrer des éléments décoratifs très en vogue comme des urnes, des pots en grès, des sculptures, une porte d'arche en fer forgé, etc.

Pour mettre un peu de vie dans le jardin, de plus en plus de propriétaires demandent à leur paysagiste de tenir compte de la possibilité d'attirer des papillons avec des variétés de fleurs, alors que des mangeoires ou des arbres fruitiers serviront de port d'attache aux oiseaux du quartier.

Mais si un changement affecte beaucoup les moeurs des jardiniers québécois, c'est bien l'interdiction d'utiliser des pesticides à moins d'une infestation, affirme Bob Lussier, d'Aménagement côté jardin.

«On devra trouver des solutions de rechange, et les pelouses de trèfle en sont une. D'autant plus que depuis quelques années, le ver blanc a causé beaucoup de dommages aux pelouses.»

De son côté, la popularité du bassin d'eau ne se dément pas. Son aspect tend lui aussi vers le naturel.

«Le bassin d'eau est un des éléments qui évoluent le plus rapidement, notamment à cause des techniques employées. Par exemple, on verra prochainement sur le marché des membranes de bassin en argile», dit Bruno Gadrat, architecte paysagiste chez Design végétal.

Les piscines, de leur côté, ne vivent pas leurs moments les plus glorieux...

«On les remplace de plus en plus par des spas, qui coûtent moins cher et sont plus faciles à entretenir, explique Mehdi El Gaied, qui travaille aussi pour Teronet paysagiste. Les spas sont intégrés au plan d'aménagement et se fondent dans le décor. Ils sont parfois utilisés même en hiver.»

Peu d'entretien S.V.P.!

Au-delà des rêves de grandeur, le jardin se heurte souvent à une réalité quotidienne bien terre à terre, remarque Bruno Gadrat.

«Souvent, la première chose qu'on nous demande, c'est qu'il y ait peu d'entretien à faire, dit-il. Ce souci favorise l'utilisation de plantes moins horticoles, comme les graminées, mais dès que ça devient un peu "sale", les gens reculent, car s'ils recherchent du naturel, ils veulent quand même que cela ait l'air propre.»

Sur le plan de la facilité d'entretien, le système d'irrigation peut donner un solide coup de main. «Puisque la plante se nourrit de peu de terre et de beaucoup d'eau, l'arrosage a une grande importance dans le jardin, poursuit Bruno Gadrat. Et comme la tendance au développement durable est assez forte, les systèmes qui arrosent goutte-à-goutte prennent de plus en plus de place.»

En plus d'éviter la saturation du sol et le ruissellement de l'eau jusqu'à la prochaine bouche d'égout, le système peut être muni d'une minuterie et d'une sonde qui détecte le taux d'humidité pour arroser seulement en cas de besoin.

Un petit coin de campagne

Le jardin est l'expression du monde et aujourd'hui, il est fait pour qu'on y passe beaucoup de temps. Ainsi, de plus en plus de gens renoncent à avoir une maison en campagne car ils découvrent qu'ils peuvent avoir le même calme chez eux. Et on ne lésine plus sur le confort.

«L'aire de réception extérieure est parfois presque aussi belle que la cuisine, avec le barbecue, le frigo et parfois même un cellier», note Bob Lussier. La toiture verte s'implante aussi tranquillement, mais Bob Lussier souhaiterait qu'elle soit encore plus populaire. «Nous sommes en retard sur les Européens. Les toitures plates en ville et les condos pourraient être des terreaux fertiles pour ce genre de jardin.»

Peu importe le style et l'ambiance choisis, les paysagistes peuvent mettre la main à la pâte dès que le sol est dégelé. D'ailleurs, les carnets de commandes sont déjà bien remplis et le calendrier de plusieurs paysagistes est plein jusqu'à la fin du mois de juin. Il est donc temps de préparer les plans pour que le jardin subisse une métamorphose à l'été ou à l'automne. L'aménagement peut, selon l'ampleur des travaux, coûter très cher, parfois le prix d'une voiture! C'est pourquoi il faut faire un jardin du moment, mais qui soit éternel.

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Sur Internet:

> Aménagement Côté Jardin: www.cotejardin.com

> Association des paysagistes professionnels du Québec: www.appq.org

> Bruno Gadrat Design végétal: www.designvegetal.com

>Teronet Paysagiste: www.appq.org/teronet