(New York) Donald Trump a demandé lundi à la justice de New York de repousser son procès pénal prévu à partir du 25 mars dans une affaire de paiements à une actrice de films X, afin d’attendre une décision de la Cour suprême sur son immunité présidentielle.

Visé cette année par quatre instructions pénales et déjà condamné dans deux procès civils, l’ancien président américain pourrait aussi être la cible d’une nouvelle plainte en diffamation par une écrivaine qui l’a déjà fait reconnaître l’an dernier responsable au civil d’agression sexuelle dans les années 1990.

Dans les affaires pénales, les avocats de Donald Trump avancent l’argument de son immunité présidentielle (2017-2021) qui sera débattue par la Cour suprême des États-Unis à partir du 25 avril.

Selon un document judiciaire du 7 mars rendu public lundi par un tribunal de Manhattan, ils affirment que la « cour devrait ajourner le procès, dans l’attente de l’examen par la Cour suprême de la portée de la doctrine de l’immunité présidentielle ».

Le 6 mars, la plus haute juridiction des États-Unis avait fixé au 25 avril les débats des neuf juges sur l’immunité pénale que M. Trump invoque, après s’être saisie de cette question hautement sensible à huit mois de la présidentielle.

Le candidat républicain de 77 ans cherche, par de multiples recours, à retarder ses procès au plus tard possible, en tout cas après l’élection du 5 novembre.

Il doit comparaître le 25 mars au pénal à New York – une première pour un ancien président américain – pour une affaire de paiements à une ancienne vedette de films pornographiques, Stormy Daniels.

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Stormy Daniels

Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, le poursuit pour 34 fraudes comptables passibles de quatre ans de prison si l’ancien locataire de la Maison-Blanche est jugé coupable.

« Ridicule »

Donald Trump, qui plaide non coupable, est accusé d’avoir maquillé les comptes de son empire immobilier Trump Organization pour dissimuler 130 000 dollars versés à Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, juste avant la présidentielle de novembre 2016.

Il fallait, selon l’accusation, qu’elle garde le silence sur une relation sexuelle présumée en 2006 alors qu’il était déjà marié avec Melania Trump.

M. Trump nie toute relation avec Mme Clifford.

Il est déjà parvenu à faire repousser un procès pénal fédéral à Washington qui devait débuter le 4 mars pour « complot à l’encontre de l’État américain », concernant les accusations de tentatives illicites d’inverser le résultat de l’élection de novembre 2020, remportée par Joe Biden.

La procédure est suspendue le temps que la question de l’immunité soit tranchée par la Cour suprême. Peut-être en juin ou juillet.

Au civil, M. Trump a été condamné fin janvier à New York à une amende de 83,3 millions de dollars pour avoir diffamé l’autrice Elizabeth Jean Carroll, laquelle a porté plainte deux fois contre lui en 2019 et en 2022 pour diffamation et agression sexuelle et l’accuse de l’avoir violée dans une cabine d’essayage d’un grand magasin en 1996.

L’ex-président a déposé vendredi une garantie de 91,6 millions de dollars pour faire appel de cette décision qu’il a encore qualifiée lundi sur la télévision CNBC de « ridicule » en traitant Mme Carroll de « Mme  Bergdorf Goodman » du nom du grand magasin new-yorkais.

En réaction, l’avocate de l’autrice, Roberta Kaplan, a prévenu dans un communiqué que « le statut juridique de la prescription en matière de diffamation était d’un à trois ans » et que « chaque déclaration de Donald Trump sur [sa] cliente E. Jean Carroll continuait d’être surveillée ».