(San Francisco) L’agresseur du mari de l’ex-cheffe démocrate Nancy Pelosi a détaillé ses croyances complotistes mardi devant un tribunal de San Francisco, qui l’ont mené à fomenter un plan nébuleux pour en finir avec la prétendue corruption du gouvernement américain.

Paul Pelosi « n’a jamais été ma cible et je suis désolé qu’il ait été blessé », a assuré David DePape, selon la chaîne locale FOX KTVU. Il lui a fracturé le crâne avec un marteau lorsqu’il s’est rendu compte que son « plan était essentiellement ruiné ».

Cet ex-militant nudiste est poursuivi pour agression, et également tentative d’enlèvement sur Mme Pelosi. Des chefs d’accusation qui pourraient lui valoir jusqu’à la perpétuité.

Le quadragénaire avait pénétré au domicile du couple Pelosi à San Francisco fin octobre 2022, quelques jours avant les élections de mi-mandat, équipé de corde, de gants et de ruban adhésif.  

PHOTO MICHAEL SHORT, SAN FRANCISCO CHRONICLE, ARCHIVES VIA ASSOCIATED PRESS

David DePape est poursuivi pour agression, et également tentative d’enlèvement sur Mme Pelosi. Des chefs d’accusation qui pourraient lui valoir jusqu’à la perpétuité.

L’ex-présidente de la Chambre des représentants, à l’époque troisième personnage de l’État américain et cible régulière de théories complotistes alimentées par l’extrême droite, était alors à Washington.

Selon l’accusation, David DePape a demandé plusieurs fois « Où est Nancy ? », avant de s’en prendre à son mari, qui a réussi à alerter ingénieusement la police. Arrivés in extremis, les agents ont capturé l’agression avec leur caméra-piéton.

M. DePape a pleuré plusieurs fois à la barre mardi en détaillant sa vision du monde, selon plusieurs médias américains.  

Il a expliqué qu’il écoutait des podcasts très marqués à droite et croyait en des théories complotistes, de l’organisation des attentats du 11 septembre 2001 par le gouvernement américain lui-même à l’existence d’un réseau de pédophilie profitant à l’élite politique.

Son plan initial était d’utiliser Nancy Pelosi pour « attirer » une universitaire féministe qu’il accuse de transformer les écoles américaines en « usines à pédophiles » et de détruire le sens de l’identité des enfants, selon le San Francisco Chronicle.

Le prévenu a également reconnu vouloir s’en prendre à d’autres personnalités, notamment le gouverneur de Californie Gavin Newsom, le fils du président Hunter Biden, et l’acteur Tom Hanks.

Paul Pelosi « semblait éprouver de réels remords à propos de la corruption à [Washington] D. C. », a-t-il estimé, selon le San Francisco Chronicle. « Les choses se passaient plutôt bien jusqu’à la toute dernière seconde. »

David DePape plaide non coupable dans cette affaire. Sa défense reconnaît l’agression, mais conteste le fait qu’il ait voulu s’en prendre spécifiquement à Mme Pelosi ou son mari de par sa qualité de responsable fédérale – un facteur clé pour l’accusation.

Outre ce procès fédéral, il doit également être jugé séparément par la justice californienne.