(Washington) « Pour Israël » et « contre l’antisémitisme », des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à Washington, drapeau israélien à la main ou noué autour du cou, en réclamant la libération des otages retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis sa sanglante attaque du 7 octobre.

Venus d’un peu partout aux États-Unis, du Massachusetts à la Louisiane en passant par le Wisconsin, de nombreux Américains de confession juive ont brandi des pancartes appelant à « libérer la Palestine du Hamas », à « laisser Israël finir le travail » ou à « annihiler le Hamas ».

Le rassemblement, organisé par des associations juives, s’est déroulé sous haute protection policière. Des barrières en métal ont été installées le long du National Mall, immense esplanade au centre de la capitale américaine, et les participants devaient passer par des portiques de sécurité, où leurs sacs étaient fouillés, pour se réunir sous des écrans géants sur la pelouse.

Plusieurs rues ont été bloquées par des chasse-neige et des véhicules militaires, et des policiers en voiture, à cheval et à vélo patrouillaient.  

« Je suis ici avec un groupe de Kansas City et nous sommes là pour soutenir Israël, pour exiger la libération des otages et attirer l’attention sur la montée de l’antisémitisme dans ce pays et à travers le monde », a dit Hazzan Tahl Ben-Yehuda, une manifestante.

PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ASSOCIATED PRESS

L’armée israélienne estime que quelque 240 personnes ont été prises en otage dans la bande de Gaza au cours de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien. Celle-ci a fait environ 1200 morts en Israël, principalement des civils, selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël bombarde sans répit la bande de Gaza et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but « d’anéantir » le mouvement islamiste, au pouvoir dans le territoire palestinien assiégé. Ces frappes israéliennes sur Gaza ont fait plus de 11 000 morts, aux deux tiers des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

« Libérez-les »

« Ramenez-les à la maison ! », a régulièrement scandé la foule à Washington en allusion aux otages.

« Jamais, jamais nous n’oublierons le mal infligé par le Hamas », a lancé le sénateur démocrate Chuck Schumer à la tribune.

« Aujourd’hui nous nous tenons aux côtés d’Israël » et « nous continuerons à nous battre pour la libération de tous les otages. Libérez-les ! Ramenez-les à la maison ! », a-t-il ajouté sous les applaudissements.

Le nouveau chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a lui été ovationné lorsqu’il a déclaré que « les appels à un cessez-le-feu [étaient] scandaleux ».

Le président israélien Isaac Herzog a de son côté prononcé une allocution par vidéo.  

Rachel Goldberg, la mère de l’otage Hersh Goldberg-Polin, a dit à la foule que les familles des personnes retenues par le Hamas vivaient « dans une souffrance au ralenti » depuis le 7 octobre.

« Nous avons tous des brûlures au troisième degré à l’âme », a-t-elle dit. « Nos cœurs sont meurtris et la détresse s’en écoule ». « Pourquoi le monde accepte-t-il que 240 êtres humains originaires de presque 30 pays aient été kidnappés ? », a-t-elle lancé.

Ce rassemblement prend place après de nombreuses manifestations propalestiniennes à travers le pays ces dernières semaines, réclamant « un cessez-le-feu » à Gaza et fustigeant la politique américaine de soutien à Israël.

Mardi, quelques dizaines de contre-manifestants, des juifs ultra-orthodoxes antisionistes, étaient présents. Ils ont été pris à partie par des participants, dont ils étaient séparés par un cordon policier.