L’ancien chef de cabinet de Donald Trump Mark Meadows se serait vu accorder l’immunité pour témoigner dans le cadre de l’enquête fédérale sur la tentative alléguée du milliardaire républicain d’invalider les résultats de l’élection présidentielle de 2020.

Selon ce qu’a d’abord rapporté le réseau ABC News, M. Meadows se serait entretenu à au moins trois reprises avec des membres de l’équipe du procureur spécial Jack Smith, chargé de faire la lumière sur ces allégations. M. Meadows aurait, dans le cadre de ces rencontres, dit aux enquêteurs qu’il ne croyait pas que l’élection avait été volée.

Il aurait ajouté que M. Trump avait été « malhonnête » en affirmant être le vainqueur de l’élection dans les heures ayant suivi la fermeture des bureaux de vote, avant même que soient connus les résultats finaux. Selon les informations qu’a obtenues le réseau américain auprès de sources au fait du dossier, l’ancien représentant de Caroline du Nord serait allé jusqu’à confronter M. Trump à plusieurs reprises. Les allégations de fraude électorale, disait-il alors, étaient sans fondement.

Par le passé, Donald Trump a qualifié son chef de cabinet – l’un de ses plus proches collaborateurs – d’« ami spécial ».

Récits contradictoires

Ces propos qu’aurait tenus M. Meadows s’abattent comme une tuile de plus sur l’ancien président républicain et s’ajoutent à la liste de preuves qu’aurait déjà amassées l’équipe de M. Smith. Les faits rapportés par ABC News démontrent également jusqu’où les appuis de M. Trump – dont M. Meadows – étaient prêts à aller pour soutenir ce dernier.

En novembre 2021, un an après l’élection de 2020, Mark Meadows a publié The Chief’s Chief, ouvrage contenant des détails de conversations et d’interactions avec le président à la Maison-Blanche. Il faisait alors état d’élections « volées » et « truquées » et ambitionnait de « rectifier le tir » sur M. Trump. Selon ce qu’a avancé ABC News, toutefois, plusieurs affirmations du livre entrent en contradiction avec ce que M. Meadows aurait dit aux enquêteurs à huis clos.

Auprès de ceux-ci, le discours était tout autre : à ce jour, M. Meadows n’aurait vu aucune preuve permettant d’infirmer la victoire de l’actuel président, Joe Biden. De surcroît, il aurait dit aux enquêteurs qu’il ne croyait pas certaines des affirmations de son livre. Contrairement à ce qu’il y avançait, par exemple, il estime que le département de la Justice a pris au sérieux les soupçons de fraude électorale et aurait investigué adéquatement.

Assaut du Capitole

Selon M. Meadows, le 11 décembre 2020, après que la Cour suprême a rejeté la tentative de contestation des résultats électoraux au Texas, M. Trump aurait réagi en disant : « Donc, c’est la fin. » Il n’aurait toutefois jamais reconnu avoir perdu l’élection, à tout le moins en présence de M. Meadows, et l’ancien président a réitéré à maintes reprises depuis en être le vainqueur.

En lien avec l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, M. Meadows a estimé que M. Trump était hésitant à agir pour mettre fin à l’ire de ses partisans. Cependant, selon ce qu’aurait dit M. Meadows aux enquêteurs, M. Trump semblait de plus en plus inquiet au fur et à mesure qu’évoluait la situation. Il aurait notamment été visiblement secoué lorsqu’il a appris que quelqu’un avait été abattu, selon les sources d’ABC News.

Si les détails de l’entente intervenue entre M. Meadows et le procureur spécial demeurent inconnus, il n’est pas rare que des accords de la sorte permettent à une personne détenant des informations sensibles de témoigner sans crainte d’être poursuivie.