(Washington) Une deuxième des coprévenus de l’ex-président américain Donald Trump pour ses tentatives présumées illicites d’inverser le résultat de l’élection de 2020 en Géorgie, l’avocate conservatrice Sidney Powell, a plaidé coupable jeudi dans le cadre d’un accord avec l’accusation.

Visée initialement par sept chefs d’accusation, Sidney Powell, 68 ans, a plaidé coupable de six délits de complot en vue d’une ingérence dans l’accomplissement de tâches électorales, lors d’une audience à Atlanta, capitale de Géorgie (sud-est).

Elle a été condamnée à six ans de prison avec sursis, 6000 dollars d’amende et 2700 dollars d’indemnisation à la Géorgie. Sidney Powell a également écrit une lettre d’excuses aux électeurs de l’État.

Les 19 prévenus cités dans l’acte d’accusation délivré le 14 août au tribunal du comté de Fulton, en vertu notamment d’une loi de Géorgie sur la criminalité en bande organisée, avaient tous initialement plaidé non coupable.

Parmi eux, Scott Hall a été le premier à plaider coupable, le 29 septembre, de cinq délits de complot en vue d’une ingérence dans l’accomplissement de tâches électorales.

Sidney Powell s’est par ailleurs engagée à témoigner aux futurs procès des autres prévenus, dont la date n’a pas été fixée, à l’exception de celui d’un autre avocat, Kenneth Chesebro, qui débutera le 23 octobre par la sélection du jury.

Selon l’acte d’accusation, Sidney Powell, ancienne procureure fédérale, a été principalement impliquée dans une intrusion dans un centre électoral en Géorgie pour copier illégalement des données informatiques.

L’acte mentionne également sa participation à une réunion à la Maison-Blanche le 18 décembre 2020 en présence de M. Trump et de son ancien avocat personnel, Rudy Giuliani, également poursuivi en Géorgie.

Lors de cette réunion portant sur des stratégies visant à influer sur le résultat du scrutin présidentiel du 3 novembre 2020 remporté par le démocrate Joe Biden, « y compris la saisie de matériel électoral », Mme Powell a été chargée « d’enquêter sur les allégations de vote frauduleux en Géorgie et ailleurs », selon le document.

Accusations de complotisme

A contrario de la procédure tentaculaire en Géorgie, le dossier instruit au niveau fédéral par le procureur spécial Jack Smith, pour tentatives présumées illicites d’obtenir l’inversion des résultats du vote remporté par Joe Biden, ne vise qu’un seul inculpé : Donald Trump.  

Mais l’acte d’accusation du procureur spécial mentionne « six conjurés », qui ne sont pas nommément identifiés, mais aisément reconnaissables par l’énoncé des faits, dont Sidney Powell, alias le « conjuré numéro 3 », soutenant des thèses qualifiées en privé de « folles » par Donald Trump, qui a pourtant relayé sa « désinformation ».  

Taxée de complotisme pour avoir notamment incriminé des systèmes électroniques liés au Venezuela et à Cuba, elle avait intenté en vain une procédure contre le gouverneur de Géorgie pour « fraude électorale massive ».

Donald Trump, favori des primaires républicaines, dénonce ses tracas judiciaires comme autant d’« ingérences électorales » à l’instigation de l’administration Biden pour l’écarter de la course à la Maison-Blanche en 2024.  

Son procès devant un tribunal fédéral à Washington est prévu à partir du 4 mars et devrait durer environ quatre semaines, selon Jack Smith.

En Géorgie, l’accusation table sur un procès d’une durée de quatre mois.