(Washington) Joe Biden, qui pour la première fois a laissé pointer sa préoccupation sur le sujet mercredi, a promis un « discours majeur » pour démontrer qu’il était « extrêmement important » de continuer de soutenir militairement et financièrement l’Ukraine.

Le président démocrate a par ailleurs admis que le chaos au sein du Parti républicain, qui paralyse l’une des chambres du Congrès américain, « l’inquiétait » quant au devenir de cette assistance.

Le chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a été évincé mardi de son poste en raison d’une fronde d’élus de l’aile droite du Parti républicain, qui s’opposent notamment au déblocage de fonds supplémentaires pour Kyiv.

« Cela m’inquiète, mais je sais qu’il y a une majorité d’élus à la Chambre des représentants et au Sénat, dans les deux partis, qui ont dit qu’ils soutenaient le financement de l’aide à l’Ukraine », a déclaré Joe Biden.

« Je suis toujours inquiet face à un dysfonctionnement », a-t-il encore dit, au lendemain de cette destitution historique.

Sans reprendre ses assurances habituelles sur le fait que les États-Unis continueraient à soutenir Kyiv « aussi longtemps qu’il le faudrait », le président américain a plutôt insisté sur le fait qu’il était « dans l’intérêt (du pays) que l’Ukraine réussisse » face à l’invasion de la Russie.

« Il est extrêmement important pour les États-Unis et nos alliés que nous tenions nos promesses », a dit Joe Biden, conscient du risque de lassitude, non seulement au Congrès, mais plus généralement dans l’opinion publique américaine.

« D’autres moyens »

Le démocrate n’a pas voulu dire combien de temps les États-Unis seraient en mesure de poursuivre leur assistance militaire et financière si le Congrès n’adopte pas une nouvelle enveloppe, comme le réclame la Maison-Blanche.

Joe Biden a seulement indiqué que Washington avait les moyens de financer « la prochaine tranche » d’aide et laissé entendre qu’il existait d’« autres moyens » de trouver des fonds, donc sans passer par la procédure parlementaire.

Il n’a toutefois pas donné davantage de détails.

Le 17 novembre, l’État fédéral américain risque de se retrouver sans ressources si le Congrès n’adopte pas un budget annuel.

Avant même la destitution du « speaker » Kevin McCarthy mardi, les discussions budgétaires butaient déjà sur la question de l’aide à l’Ukraine, que certains élus trumpistes veulent cesser sans autre forme de procès.

« Nous avons rassemblé plus de 50 nations […] Pour soutenir l’Ukraine. C’est nous qui avons organisé cela » a encore plaidé le président américain mercredi.

Il s’était entretenu mardi avec les dirigeants de plusieurs pays alliés des États-Unis pour tenter de les rassurer, dont le chancelier allemand Olaf Scholz, qui s’est dit jeudi « convaincu » que le soutien des États-Unis perdurerait.

« Je ne crois pas que nous devons laisser les petits jeux politiques se mettre en travers » de l’engagement américain en faveur de l’Ukraine, a encore déclaré Joe Biden.

Le Kiel Institute for the World Economy, un institut allemand qui tient le compte des aides versées à l’Ukraine, estime que les États-Unis ont consacré jusqu’ici un peu moins de 75 milliards de dollars au pays, dont plus de 42 milliards en assistance militaire, au travers de la livraison d’équipements parfois lourds et sophistiqués.

Cela en fait le premier contributeur mondial en valeur absolue.