(Andover) La tempête qui a déversé en deux jours jusqu’à deux mois de pluie sur le Vermont et d’autres régions du nord-est des États-Unis a provoqué de nouvelles inondations mardi dans des localités isolées par l’eau, notamment dans la capitale de l’État, où un barrage situé juste en amont menaçait de déborder.

Les inondations ont déjà causé des dizaines de millions de dollars de dégâts, selon les autorités, et d’autres sont à venir : si l’eau franchit le barrage de la rivière Winooski qui traverse Montpelier, elle pourrait déferler dans les rues du centre-ville où les inondations atteignent déjà la hauteur de la taille.

Une femme a été emportée par les eaux à New York. Il n’y a pas eu de blessés ou de morts liés aux inondations dans le Vermont, où les équipes de sauvetage en eaux vives aidées par les hélicoptères de la Garde nationale ont effectué plus de 100 sauvetages, a déclaré mardi le service de gestion des urgences du Vermont.

Des dizaines de routes ont été fermées, notamment le long de l’épine dorsale des Green Mountains. Le Service météorologique national a lancé des avertissements et des avis de crue soudaine pour une grande partie de l’État, depuis la frontière avec le Massachusetts jusqu’à la frontière canadienne.

Le Service météorologique national de Burlington a prévenu que de nouvelles pluies étaient prévues pour jeudi.

Des refuges ont été installés dans des églises et des mairies, mais au moins un abri a dû être fermé en raison de l’aggravation des inondations. La livraison de nourriture et d’eau à plus de 200 personnes dans un autre refuge à Barre a été un véritable défi.

« Nous essayons de trouver des chemins pour leur faire parvenir des vivres », a déclaré John Montes, le responsable régional de la Croix-Rouge américaine pour le nord de la Nouvelle-Angleterre. « C’est un peu difficile à cause des conditions. »

La tempête qui se déplace lentement a atteint la Nouvelle-Angleterre après avoir frappé certaines parties de l’État de New York et du Connecticut dimanche. Certaines communautés ont reçu entre 18 centimètres et 23 centimètres de pluie dans la nuit de lundi à mardi.

Le fleuve Connecticut, gonflé par les fortes pluies dans le Vermont, devrait dépasser le niveau d’inondation mercredi à Hartford et dans les villes du sud, provoquant des inondations mineures à modérées, selon le Service météorologique national.

Le président Joe Biden, qui participe au sommet annuel de l’OTAN à Vilnius, en Lituanie, a déclaré l’existence d’une situation d’urgence dans le Vermont et a autorisé l’Agence fédérale de gestion des situations d’urgence à coordonner les efforts de secours et à fournir une assistance.

La Maison-Blanche continuera à surveiller les effets des inondations, a assuré la porte-parole Karine Jean-Pierre lors d’une conférence de presse mardi, en invitant les habitants des zones touchées à « faire preuve de prudence et à suivre les protocoles de sécurité ».

Le capitole de Montpelier se trouve sur un terrain plus élevé, mais le reste du centre-ville a été submergé.

Le directeur de la ville de Montpelier, Bill Fraser, a averti que le barrage de Wrightsville, situé à plusieurs kilomètres au nord sur la branche nord de la rivière Winooski, pourrait dépasser sa capacité. Cela ne s’est jamais produit auparavant.

« Une grande quantité d’eau arriverait à Montpelier, ce qui aggraverait considérablement les dégâts causés par les inondations », a-t-il prévenu, ajoutant qu’il ne restait que très peu d’options d’évacuation. « Les personnes se trouvant dans les zones à risque pourraient souhaiter se rendre aux étages supérieurs de leur maison. »

La Ville a demandé que des équipes de sauvetage en eaux vives soient envoyées dans la région pour apporter leur aide dans la mesure du possible. Des équipes de Caroline du Nord, du Michigan et du Connecticut ont notamment aidé à atteindre les villes du Vermont qui étaient inaccessibles depuis que des torrents de pluie ont commencé à s’abattre sur l’État.

De nombreuses équipes de secours ont été positionnées à Montpelier, où les opérations de répartition, de police et de pompiers ont été déplacées dans une usine de traitement des eaux après de fortes inondations à l’hôtel de ville et dans les services de police et de pompiers. De plus, les tours radio qu’ils utilisent pour les appels d’urgence ne sont pas fonctionnelles, a indiqué le chef de la police, Eric Nordenson.

« Nous n’avons pas vu de telles précipitations depuis Irene », a souligné le gouverneur du Vermont, Phil Scott, en référence à la tempête tropicale d’août 2011. Cette tempête avait fait six morts dans l’État, délogé des maisons de leurs fondations et endommagé ou détruit plus de 200 ponts et 805 kilomètres d’autoroute.

Ce qui est différent, c’est qu’Irene n’a duré qu’environ 24 heures, a précisé M. Scott.

« Cette situation se poursuit. Nous recevons autant de pluie, si ce n’est plus. Cela dure des jours. C’est ce qui me préoccupe. Il ne s’agit pas seulement des premiers dégâts. C’est la vague, la deuxième vague et la troisième vague », a-t-il déclaré.

L’un des endroits les plus touchés a été la vallée de l’Hudson, à New York, où une femme identifiée par la police comme Pamela Nugent, 43 ans, est décédée alors qu’elle tentait de fuir sa maison inondée avec son chien dans le hameau de Fort Montgomery.

L’Académie militaire américaine de West Point a été frappée par plus de 20 centimètres de pluie qui ont fait glisser des débris sur certaines routes et en ont emporté d’autres.

Les spécialistes de l’atmosphère affirment que les inondations destructrices sont provoquées par les tempêtes qui se forment dans une atmosphère plus chaude, ce qui fait des précipitations extrêmes une réalité. Le réchauffement supplémentaire prévu par les scientifiques ne fera qu’aggraver la situation.

La tempête a également perturbé les déplacements, avec des centaines d’annulations de vols dans la région de New York et dans les aéroports de Boston. Le transporteur ferroviaire Amtrak a temporairement suspendu son service entre Albany et New York.