(Marseille) Les ventes de vins de la Vallée du Rhône aux États-Unis ont chuté de 16 % en volume en début d’année et jusqu’à 45 % en Chine, en raison de la taxation américaine des vins français et de la crise sanitaire, a annoncé vendredi l’interprofession.

La vente globale de vins de la Vallée du Rhône, toutes appellations confondues, a baissé de 16 % aux États-Unis entre janvier et août, a précisé l’interprofession, corrigeant les premiers chiffres indiqués par son nouveau président, Philippe Pellaton, lors d’une visioconférence.

Les appellations autres que le Côtes-du-Rhône ont elles chuté de 46 %, a indiqué l’interprofession. Le Côtes-du-Rhône, appellation phare, a lui vu ses ventes baisser de 11 %, toujours en volume.

Cette baisse s’explique par les effets cumulés des taxes décidées par l’administration du président Donald Trump et de « la diminution des flux de marchandises », liée à la crise sanitaire, avait indiqué M. Pellaton, élu jeudi à la tête de cet organisme de promotion des vins de la Vallée du Rhône, une appellation d’origine protégée.

À la mi-octobre 2019, Donald Trump avait appliqué un droit de douane de 25 % sur les vins français en bouteille, non effervescents, de moins de 14 degrés.

Quelque 150 000 hectolitres de vins de la Vallée du Rhône, dont fait partie le Côte-du-Rhône, sont exportés chaque année aux États-Unis qui, avec 17 % des exportations, représentent le premier pays de vente à l’étranger de l’appellation d’origine protégée.

En Chine, où a commencé la crise mondiale de la COVID-19, la chute des exportations a atteint « 40 à 45 % sur les six premiers mois de 2020, mais les volumes exportés », de l’ordre de 40 000 à 50 000 hectolitres, sont moindres, selon les chiffres donnés par M. Pellaton. La Chine représente 8 % des exportations des vins de la Vallée du Rhône.

« C’est particulièrement inquiétant, car ces deux pays étaient ciblés depuis des années comme des relais de croissance en volume », avait déploré M. Pellaton.

Au niveau national, au cours des deux mois du premier confinement, les ventes avaient reculé respectivement de 30 % et 20 % : « une période relativement courte » s’était félicité M. Pellaton, indiquant toutefois, sans présager des conséquences du nouveau confinement, que le marché n’a pas « tout à fait retrouvé le niveau de commercialisation » d’avant la crise sanitaire.