La Cidrerie Joli rouge, installée sur la rue Sainte-Claire à Chicoutimi, a su chanter la pomme au palais des amateurs de produits alcoolisés nouveaux puisqu’elle prévoit doubler sa production de cidre sec afin de conquérir le marché du Québec.

Cette entreprise en démarrage, fondée il y a moins d’un an par Marc-Olivier Fortin, Frédéric Simard et Éric Dallaire, a le vent dans les voiles puisqu’elle vise la distribution de son cidre sur les tablettes d’une grande chaîne d’alimentation du Québec ainsi que de plusieurs points de vente indépendants.

Traçant le cheminement de la première cidrerie créée au Saguenay, Marc-Olivier Fortin rappelle qu’il avait annoncé l’existence de Joli rouge, en janvier, en prévision d’une première cérémonie officielle de dégustation à la fin février, tout juste avant le déclenchement de la pandémie.

« Le défi de lancer un nouveau produit en temps de COVID-19 n’était pas évident. Ça ne nous a pas empêchés de distribuer le produit dans 40 points de vente. La problématique n’était pas évidente, mais on a vu que les gens du Saguenay–Lac-Saint-Jean avaient le goût de déguster quelque chose de nouveau », affirme le président de l’entreprise.

Il en veut pour preuve que la première fin de semaine de la mise en marché, 125 caisses de 24 bouteilles de cidre se sont envolées chez les détaillants. L’engouement s’est confirmé également lors du microfestival « On brasse la région », du promoteur Robert Hakim, avec la dégustation de 250 caisses de liquide à base de pommes.

M. Fortin convient que la capacité de production de cidre se limite à 400 caisses par mois, l’équivalent de 3400 litres, dont une bonne partie est écoulée sur le marché régional. « Montréal est en pleine effervescence et on a de la difficulté à fournir le marché. On s’est stocké pour en envoyer là-bas », précise-t-il.

Juste à temps pour la période des fêtes, Joli rouge a signé une entente avec le distributeur Bucké Distribution afin d’approvisionner 30 points de vente à l’extérieur du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Nous sommes à Montréal, en Abitibi, à Québec, dans les Cantons de l’Est, en Outaouais… bref on commence à se faire connaître à travers la province », commente-t-il.

Cet accord arrive à point nommé puisqu’en l’absence de partys de bureaux, d’usines, etc., beaucoup d’entreprises souhaitent offrir des emballages cadeaux à leurs employés, incluant des produits du Québec, la mode actuelle étant tournée vers l’achat local.

Pour répondre à cette demande, Joli Rouge prépare la mise en marché d’emballages de quatre canettes de cidre, puisque des caisses de 24 ne répondent pas toujours bien aux besoins des consommateurs.

Cet ajustement marketing se fait parallèlement à des discussions entamées avec une grande chaîne d’alimentation présente au Québec qui souhaiterait offrir le cidre sur ses tablettes. « Nos discussions se poursuivent et nous en sommes à l’étape de discuter de volume », affirme M. Fortin.

En prévision de la hausse des ventes, un investissement est en préparation pour l’ajout d’un nouveau fermenteur qui permettrait de faire passer la production à 6800 litres par mois.

Le développement d’un cidre sans alcool ainsi qu’un cidre aux arômes nordiques à base de camerise figure dans les plans de développement pour l’été prochain.

Selon lui, l’engouement pour le cidre en croissance en Europe et en Amérique du Nord s’explique par la volonté des consommateurs de découvrir des saveurs nouvelles et le développement de cidres secs. « Notre cidre est super sec, ce qui permet au consommateur d’en consommer pendant toute une soirée, contrairement à un cidre sucré qui procure vite un niveau de saturation. »