La centrale ukrainienne de Tchernobyl, dont l'explosion d'un réacteur avait provoqué la pire catastrophe nucléaire de l'Histoire en 1986, va voir son alimentation électrique réduite jeudi en raison de ses dettes, ce qui a suscité mercredi les inquiétudes de Greenpeace.

Le groupe énergétique privé AES Kievoblenergo a annoncé dans un communiqué être «contraint de procéder à la restriction de l'alimentation électrique pour certaines installations de la centrale de Tchernobyl».

La centrale, qui reste sous surveillance depuis l'arrêt en 2000 de son dernier réacteur opérationnel, a accumulé une dette de plus de 600 000 euros pour sa consommation d'électricité, selon la même source.

L'électricité sera coupée pour des garages de la centrale et «quelques autres locaux» à partir de jeudi et jusqu'au remboursement de sa dette par la centrale, a précisé à l'AFP la porte-parole du groupe Anastassia Iliasevitch.

Interrogée pour savoir si cette décision ne mettait pas en danger la sécurité de Tchernobyl, où d'importantes quantités de combustible nucléaire et de déchets radioactifs se trouvent toujours, Mme Iliassevitch a répondu que la centrale était «responsable de sa propre sécurité».

L'ONG de défense de l'environnement, Greenpeace s'est toutefois déclarée inquiète de ces coupures.

«Il n'y aura pas de catastrophe globale», a déclaré Vladimir Tchouprov, un responsable de Greenpeace-Russie, cité par Interfax. «Mais il y a des endroits vulnérables où il peut y avoir des problèmes», a-t-il ajouté, citant notamment des sites de stockage du combustible usage.

L'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, près des frontières russe et bélarusse, avait contaminé une bonne partie de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus, alors républiques de l'URSS.

Le réacteur accidenté avait été recouvert à la va-vite d'un sarcophage en béton, aujourd'hui fissuré. Des travaux sont en cours pour construire une nouvelle chape étanche destinée à réduire la menace de radioactivité.