Équiterre, la Fondation David Suzuki et l'Union des producteurs agricoles (UPA) réclament une commission parlementaire à Québec sur les risques associés aux pesticides.

Les trois organisations en ont fait la demande, mercredi, par communiqué, aux membres de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles (CAPERN).

Elles évoquent un examen des risques «alimentaires, environnementaux ou autres», et de mesures à prendre pour diminuer l'utilisation de pesticides, «notamment par des pratiques alternatives».

«Les préoccupations citoyennes, scientifiques et environnementales au regard des pesticides militent en faveur de la mise en place d'une commission parlementaire qui permettrait la tenue d'un vrai débat public et scientifique pour faire la lumière sur les impacts de ces produits», a déclaré le directeur général et cofondateur d'Équiterre, Sidney Ribaux.

Une demande a déjà été faite par l'opposition péquiste pour une telle commission parlementaire dans la foulée de l'affaire Louis Robert, cet agronome du ministère de l'Agriculture congédié en janvier pour avoir dénoncé l'influence indue de l'industrie des pesticides sur la recherche. Un vote sur la tenue d'une commission avait été reporté avant la semaine de relâche.

Selon Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki au Québec, une telle commission permettrait d'«éclairer l'ensemble des élus de l'Assemblée nationale sur les risques que l'utilisation de pesticides représente pour la population et nos écosystèmes».

Le président général de l'UPA, Marcel Groleau, estime qu'elle viendrait aussi confirmer la légitimité des propositions de son organisation «en vue de l'adoption d'un réel plan vert agricole, en concertation avec les agriculteurs, les ministères concernés et les intervenants du milieu».

Les trois groupes proposent notamment une augmentation importante des budgets dévolus à la recherche indépendante sur l'impact de ces produits et un soutien et une promotion adéquate de la production biologique.

Selon eux, une éventuelle commission parlementaire devrait aussi se questionner sur le type d'accompagnement des producteurs en ce qui a trait à l'utilisation des pesticides. Les trois groupes considèrent que le gouvernement du Québec doit «impérativement assurer la disponibilité de services-conseils neutres partout sur le territoire québécois et financer entièrement leurs activités».