Québec aura de la difficulté à atteindre quelques-unes des cibles de sa Stratégie gouvernementale de développement durable 2008-2013, dont les résultats intermédiaires ont récemment été dévoilés par l'Institut de la statistique.

Les cégeps, universités et bâtiments du réseau de la santé devaient diminuer de 14% leur consommation d'énergie de 2002 à 2010. Les plus récents chiffres disponibles datent de 2008. De 2002 à 2008, les universités et cégeps n'ont diminué leur consommation que de 2,9% et 2%. Le taux s'élève à 6% pour le réseau de la santé.

La cible était de 14% pour les commissions scolaires et la Société immobilière du Québec (SIQ). Les commissions sont les cancres. Elles n'ont réduit leurs émissions que de 0,3% en huit ans. La SIQ affiche au contraire d'excellents résultats. Elle a presque déjà atteint sa cible, avec une réduction de 9,3% de sa consommation d'énergie.

Même si le taux de récupération s'est amélioré, l'objectif a été raté. En 1998, 42% des matières résiduelles étaient récupérées. Le taux est passé à 57% en 2008. La cible du gouvernement était 65% en 2008.

À moins d'un redressement important, on ratera aussi l'objectif de réduction de la consommation de carburant dans la flotte automobile du gouvernement.

Au ministère, on explique que Québec est «un des trois premiers États du monde » à avoir décliné sa stratégie de développement durable en plans d'action pour chacun de ses organismes et ministères. Il en existe une centaine à l'heure actuelle. Chaque ministère et organisme est responsable d'atteindre ses cibles.

Pour ce qui est de la récupération, «le fait de récupérer et de mettre en valeur plus de la moitié des matières résiduelles constitue en soi un résultat dont les citoyens et entreprises du Québec peuvent être fiers», estime Jérôme Thibaudeau, porte-parole au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

Il indique que des efforts devront particulièrement être faits avec les matières organiques. «Des mesures structurantes» ont été ou seront mises en place cette année, annonce-t-il. Plus de 650 millions de dollars seront investis au total dans la Politique de gestion des matières résiduelles 2011-2015 de Québec.

Le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand, n'était pas disponible pour commenter ces chiffres hier. Il est l'hôte à Québec de l'assemblée générale du Réseau des gouvernements régionaux pour un développement durable. C'est la première fois que l'événement se déroule au Canada ou aux États-Unis.