De nouvelles règles qui seront bientôt dévoilées par le gouvernement Harper forceront les municipalités canadiennes à s'assurer du bon fonctionnement de leurs usines d'épuration des eaux usées.

Ces règles imposeront des critères de performance, des échéanciers et des obligations de surveillance pour les 4000 usines d'épuration du pays, selon ce qu'a annoncé jeudi le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

Les règles toucheront toutes les usines gérées par des municipalités, celles qui relèvent des gouvernements provinciaux et fédéral, et celles qui se trouvent sur des terrains fédéraux ou autochtones.

Tous les responsables devront trouver les moyens de mettre en application cette stratégie pan-canadienne, a expliqué M. Prentice, avant de préciser que les règles seront mises en vigueur par le biais de la Loi sur les pêches pour «protéger la santé des Canadiens et l'environnement».

Les travaux de réfection ou modernisation qui seraient trop dispendieux pourront être financés par le gouvernement fédéral ou la Société canadienne d'hypothèques et de logement, a ajouté le ministre.

Une ébauche des règles sera publiée en décembre, avant qu'elles ne soient révisées et finalisées l'an prochain.

L'été pluvieux qu'ont connu plusieurs régions du pays a poussé les usines de traitement des eaux usées à la limite de leur capacité.

En Ontario, des pluies abondantes ont bloqué les égouts de la ville d'Ottawa, entraînant le déversement de près de 500 millions de litres d'eaux usées dans la rivière des Outaouais. Des plages ont aussi été fermées en raison de concentrations élevées de bactéries.

A l'Ile-du-Prince-Edouard, la pêche aux huîtres et aux palourdes a été interdite sur une partie de l'East River, quand une fuite a été découverte dans une usine de traitement des eaux usées. Et en Colombie-Britannique, les dirigeants de la ville de Victoria ont récemment approuvé la construction de quatre usines pour gérer les millions de litres d'eaux usées qui sont actuellement déversés directement dans le détroit de Juan de Fuca.

Se basant sur les données du ministère ontarien de l'Environnement, une étude récemment rendue publique par le groupe environnemental Ecojustice affirmait que des milliards de litres d'eaux usées ont été déversés dans les cours d'eau de la province.