Les États-Unis ont exhorté samedi les participants à trouver un compromis pour sortir de l'impasse à Lima, affirmant qu'un échec menacerait la crédibilité des négociations et même celle de la Convention sur le climat.

«Ne pas réussir à concrétiser une décision qui est à portée de main porterait un coup sérieux à l'espoir d'un accord à Paris» en 2015, a déclaré le principal négociateur américain Todd Stern, au 13e jour d'intenses pourparlers qui ont dû être prolongés d'une journée.

«Tout ce que nous sommes parvenus à réaliser jusqu'à présent, et tout ce que nous espérons faire, est menacé», a-t-il averti.

Todd Stern a demandé aux négociateurs de ne pas «perdre de vue ce qui est en jeu».

«Le succès de cette COP - la conférence annuelle des parties, organisée sous l'égide de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques - ici à Lima est en jeu», a-t-il dit.

«Le succès de la Conférence de Paris l'an prochain est en jeu, et je pense que l'avenir même de la COP comme l'organisation pouvant traiter efficacement du changement climatique au niveau international est également en jeu», a-t-il ajouté.

Le négociateur américain a fait part de réserves sur certains termes du projet de texte mais, a-t-il relevé, «nous n'avons plus le temps pour de longues négociations et nous le savons tous».

Les négociateurs sont réunis dans la capitale péruvienne depuis le 1er décembre pour poser les jalons d'un accord sur la réduction des gaz à effet de serre qui doit être signé à Paris en décembre 2015 pour une entrée en vigueur en 2020.

«Nous sommes dans l'impasse», a martelé pour sa part le négociateur chinois Liu Zhenmin lors de la session plénière.

«Les différences sont considérables», a-t-il dit, «nous avons deux points de vue complètement opposés».

La Chine, a-t-il dit, «soutient les objections exprimées par les pays en voie de développement sur le principe de la ''différentiation''».

La Convention de l'ONU sur le changement climatique, signée en 1992, reconnaît «une responsabilité commune mais différenciée» entre pays développés et en développement et imposent aux premiers des devoirs supplémentaires.

Trente ans plus tard, le paysage économique mondial a beaucoup changé et cette conception, à laquelle tiennent beaucoup les pays du Sud, est en partie remise en cause par les pays riches.