Les pays du Nord doivent «réparer» les dommages causés aux pays du Sud par le changement climatique, qui risque d'être «la plus grande injustice sociale de notre temps», ont lancé lundi 40 ONG dans une lettre ouverte aux ministres attendus à la conférence de l'ONU sur le climat à Doha.

«Les gouvernements doivent prendre en compte et réparer les pertes et dommages permanents résultant des impacts du changement climatique», écrivent Greenpeace, Care International, Climate Action Network, OXFAM ou encore des associations de la société civile de Bolivie, d'Uruguay ou d'Islande.

«Les pays pauvres et les communautés les moins responsables de la crise climatique sont aussi les plus vulnérables», poursuit le texte.

«À cause de l'inaction historique des pays développés, nous nous dirigeons vers la plus grande injustice sociale de notre temps», ajoute-t-il.

Les signataires appellent les pays industrialisés à «réduire immédiatement et de manière drastique leurs émissions de gaz à effet de serre (GES)», et «aider les pays vulnérables à s'adapter aux nouvelles réalités».

La question des engagements en matière de réduction de GES, notamment dans le cadre du protocole de Kyoto, et l'aide financière aux pays en développement sont au coeur des négociations sur la lutte contre le changement climatique qui doivent se terminer vendredi à Doha.

Mais les ONG appellent également à créer un nouveau «mécanisme», sous l'égide de l'ONU, qui serait chargé des «pertes et dommages», et prendrait notamment en considération les pertes «non-économiques» comme «la perte de culture, des écosystèmes, des connaissances locales».

Un «programme de travail» dans le cadre des négociations onusiennes a été récemment lancé sur cette question, et devra notamment délimiter le périmètre, la définition exacte et la manière de calculer les «pertes et dommages» subis.