Le nouveau règlement municipal sur les poêles à bois provoque une petite ruée dans les boutiques spécialisées. Des Montréalais s'empressent d'acquérir ces appareils avant l'entrée en vigueur du moratoire, prévue en mai.

Pour réduire les risques de smog, l'administration Tremblay entend interdire l'installation de poêles et foyers dans les maisons neuves et pendant des travaux de rénovation.

 

Si la Ville a annoncé ses couleurs début de février, il faudra encore quelques semaines avant que le règlement ne prenne effet.

Dans les jours qui ont suivi l'annonce, le téléphone n'a pas dérougi chez Nergiflex, une entreprise de Saint-Laurent. Le commerce en a vendu une dizaine d'appareils au bois en deux semaines, selon Michaël Richard, un des vendeurs. «Ça n'a pas l'air gros comme chiffre, mais c'est autant qu'on installe normalement en un an sur le territoire de la Ville de Montréal», a-t-il affirmé.

La boutique Poêles et Foyers Rosemont vit également un petit boom. En temps normal, février est une période creuse pour le commerce. Mais la semaine dernière, ses travailleurs ont procédé à une installation chaque jour.

La Ville n'a pas été en mesure de fournir le nombre de permis délivrés ces dernières semaines à des citoyens qui installeront des foyers au bois. Le responsable du développement durable au comité exécutif, Alan DeSousa, espère que les citoyens tentés de «passer en dessous» des nouvelles règles y penseront deux fois. «Le message qu'on lance, c'est que ce n'est pas le genre de chauffage qu'on doit privilégier lorsqu'on est citoyen en milieu urbain», a-t-il affirmé.

Malgré cette pointe, les ventes de poêles et de foyers au bois restent marginales à Montréal. Rares sont ceux qui disposent du rangement pour entreposer des cordes de bois. Et plusieurs préfèrent le gaz pour le chauffage.

Manifestation ce soir

L'Association des professionnels du chauffage, un regroupement de commerçants, organise une manifestation devant l'Hôtel de ville, ce soir. Elle allumera plusieurs poêles devant le bâtiment pour faire connaître son mécontentement. Le projet sera soumis à une consultation publique en mars, et pourrait entrer en vigueur en mai.