L'objectif international de contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C pourrait encore être rempli en abaissant de 15% d'ici à 2020 les émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont affirmé des chercheurs vendredi.

Dans une étude publiée dans le cadre de la conférence de l'ONU de Doha sur le climat , les auteurs du rapport «Climate Action Tracker» ne souscrivent pas au constat, de plus en plus répandu, qu'il est désormais impossible d'atteindre cet objectif qui permettrait d'éviter l'emballement du système climatique.

«Limiter le réchauffement global sous 2°C, ou même sous 1,5°C, demeure techniquement et économiquement faisable, mais seulement avec des ambitions politiques soutenues par une action immédiate», ont-ils estimé.

«Si rien de plus n'était fait que les promesses actuelles (de chaque pays en termes de réduction des émissions, ndlr), les coûts seraient beaucoup plus élevés pour atteindre les réductions plus importantes nécessaires», ont ajouté les chercheurs.

À l'occasion des douze jours de négociations qui ont débuté lundi à Doha, la Banque mondiale a estimé que le niveau actuel d'émissions de C02 rendait quasiment intenable l'engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Selon elle, le thermomètre pourrait en réalité grimper de 4°C «au cours du siècle».

En parallèle, le Programme des Nations unies sur l'environnement (Pnue) prévoit une hausse de 3 à 5°C compte tenu des promesses actuelles des Etats.

Selon le rapport «Climate Action Tracker», les émissions de gaz à effet de serre doivent «être réduites d'environ 15% par rapport aux niveaux actuels d'ici à 2020 pour être sur la trajectoire contenant le réchauffement sous 2°C».

Or, les émissions de ces gaz à l'origine du réchauffement de la planète battent chaque année de nouveaux records.

En 2011, la concentration de dioxyde de carbone (CO2, principal gaz à effet de serre) dans l'atmosphère a atteint 390 ppm, soit 40% de plus que ce qu'elle était à l'époque préindustrielle (280 ppm), a souligné la semaine dernière l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

La conférence de l'ONU sur le climat se poursuit jusqu'au 7 décembre.