À la veille d'un sommet de l'ONU sur le climat, et à moins de trois mois de la conférence de Copenhague, le premier ministre Jean Charest a plaidé hier à New York en faveur de la reconnaissance du rôle des États fédérés, des provinces et des régions du monde dans ce dossier, où le pessimisme semble être à l'ordre du jour.

«Nous devons engager non seulement tous les gouvernements mais également tous les ordres de gouvernement si nous voulons mettre en oeuvre avec succès les mesures de réduction des gaz à effet de serre. Nous devons reconnaître cela à Copenhague», a déclaré M. Charest dans une brève intervention à l'occasion du lancement de la Semaine du climat à New York, dont le point culminant aura lieu aujourd'hui avec la conférence mondiale sur le changement climatique convoquée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à la veille de la traditionnelle ouverture de l'Assemblée générale.

 

Le secrétaire général de l'ONU et l'ex-premier ministre britannique Tony Blair ont également pris la parole hier. Ils ont tous deux souhaité le succès du sommet de Copenhague, qui, du 7 au 18 décembre, visera à conclure un accord devant entrer en vigueur à l'expiration de la première phase du protocole de Kyoto, en janvier 2013.

«La volonté est là, la question est de trouver les moyens de la mettre en oeuvre», a déclaré M. Blair, en allusion notamment aux désaccords persistants entre les États industrialisés et les pays en développement sur les objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

Le premier ministre Charest s'exprimait à New York à titre de porte-parole des États fédérés, des provinces et des régions auprès du secrétaire général de l'ONU. Il sera également à Copenhague, où il veillera notamment à ce que le rôle du groupe qu'il représente soit reconnu dans le texte officiel de la conférence.

Il ne s'attend pas, en revanche, à ce que le gouvernement de Stephen Harper défende à Copenhague des positions similaires à celle du Québec.

Pas les mêmes objectifs

«Il faut être très lucide, je ne vois pas à ce moment-ci comment il serait possible que le gouvernement canadien présente des objectifs similaires à ceux du gouvernement du Québec, a dit Jean Charest. Remarquez que nous avons encore à formuler nos objectifs. Mais je peux confirmer que nous allons respecter les objectifs fixés par Kyoto. Et ça, il n'y a pas beaucoup d'endroits dans le monde qui peuvent vous l'affirmer. Nous allons réduire de 6% nos émissions par rapport à 1990 d'ici à 2012.»

Comme d'autres observateurs et responsables, le premier ministre Charest exprime un certain scepticisme quant au succès éventuel de la conférence de Copenhague.

«C'est un point d'interrogation pour tout le monde, a-t-il déclaré. De toute évidence, le gouvernement américain et l'administration Obama sont très pris par le débat sur la santé. Combien de temps le président Obama accordera-t-il au gouvernement américain pour arriver à Copenhague aussi bien préparé que nous le souhaiterions? C'est la question que tout le monde se pose, ici.»