La fonte des glaces est depuis 2003 le principal responsable de la montée du niveau des mers alors qu'entre 1993 et 2003, cette hausse était en large partie due à la dilatation thermique, ont découvert des chercheurs français dont le travail a été rendu public mardi.

La hausse du niveau des mers s'est légèrement ralentie depuis 2003, passant d'environ 3 mm à environ 2,5 mm par an.

Selon le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec), publié en 2007, plus de la moitié de la hausse (1,5 mm par an) était due à la dilatation de l'eau due au réchauffement, et 1,2 mm par an à la fonte des calottes glaciaires et des glaciers de montagne.

Or depuis 2003, le réchauffement de l'océan semble faire une pause, sa contribution à la hausse du niveau des mers n'étant que de 0,4 mm par an, selon une mesure effectuée à l'aide du réseau de bouées Argo. Une autre mesure effectuée par les altimètres des satellites Topex/Poséïdon et Jason 1 donne 0,3 mm par an.

«Ainsi, c'est l'accroissement de la masse d'eau de l'océan plutôt que son contenu thermique qui est à l'origine de la hausse de son niveau observée depuis 2003», souligné le Centre national (français) de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué.

«Le ralentissement de l'expansion thermique de l'océan est certainement temporaire», estime toutefois Anny Cazenave, géophysicienne et membre de l'Académie française des sciences et co-auteur de l'étude parue dans la revue Global and Planetary Change, du groupe Elsevier, basé aux Pays-Bas.

«Si on regarde sur les 50 dernières années, on voit que ce réchauffement n'est pas du tout linéaire. Il y a des oscillations. Et quand on sait que 80% de la chaleur du système climatique est stockée dans l'océan, on imagine que le réchauffement va continuer», a expliqué à l'AFP Mme Cazenave.

«Durant la décennie précédente, l'Antarctique et le Groenland ne contribuaient que pour 0,5 mm par an à la hausse du niveau des mers alors qu'aujourd'hui c'est plutôt 1 mm», a-t-elle encore souligné.

La fonte des glaciers de montagne, dont la contribution à l'élévation du niveau des mers s'accélère aussi, compte actuellement pour 1,1 mm par an, ont calculé les glaciologues.

La montée du niveau des mers est une menace pour des centaines de millions de personnes vivant en bord de mer et dans de petits Etats insulaires.

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec), qui tablait initialement sur une élévation du niveau des mers de 18 à 59 centimètres d'ici à 2100, a préféré ne pas donner de fourchette haute lors de son dernier résumé à l'intention des décideurs (2007), du fait des inconnues sur le comportement futur des calottes polaires de l'Antarctique et du Groenland, qui viendraient s'ajouter à cette hausse déjà considérable.