Le commissaire européen à l'Environnement Stravros Dimas a exclu mercredi toute modification du plan de lutte européen contre le réchauffement climatique en raison de la crise financière, après un entretien à Bruxelles avec le ministre polonais de l'Environnement.

«Nous avons une crise économique, nous avons une crise financière, nous avons une crise énergétique et nous avons une crise du climat. La crise du climat est permanente et menace la planète. Toutes les autres, je l'espère, vont passer», a-t-il déclaré à quelques quelque journalistes.«Nous devons affronter la crise du climat et nous ne pouvons modifier nos objectifs parce qu'une crise se déclenche ce mois-ci ou va se produire le mois prochain», a-t-il affirmé.

La Commission a proposé en janvier une série de mesures pour permettre à l'UE de réduire en 2020 ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leur niveau de 1990, de réaliser 20% d'économies d'énergie et de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation.

«La Pologne et d'autres pays ont exposé certains problèmes et nous cherchons à leur trouver des solutions», a reconnu le commissaire.

«Nous ne voulons pas créer des problèmes économiques ou sociaux», a-t-il assuré.

«Dans certains domaines, des amendements seront apportés qui permettront d'améliorer la proposition», a-t-il ajouté.

«C'est pourquoi nous discutons, nous écoutons et nous expliquons, afin de parvenir à trouver les meilleurs solutions sans diluer la proposition», a-t-il insisté.

«L'objectif principal, à savoir la réduction de 20% des émissions de CO2 pour 2020 n'est pas remis en question. Ce que nous voulons, c'est trouver la meilleure manière de le réaliser et surtout la moins onéreuse», ont assuré dans une réponse à deux voix le ministre polonais Maciej Nowicki et son compatriote Jerzy Buzek, eurodéputé et organisateur de la rencontre.

M. Nowicki n'a pas renouvelé les menaces faites plus tôt ce mois-ci de bloquer un accord sur le «paquet climat» s'il ne convient pas à la Pologne.

Interrogé par l'AFP sur cette intransigeance, il a éludé la question avec un éclat de rire.

«La Pologne doit moderniser son secteur de l'énergie, mais craint un renchérissement du coût de son électricité», a ensuite expliqué M. Nowicki. 95% de l'électricité polonaise est actuellement tirée du charbon, matière première extrêmement polluante.

«Tous les Etats membres veulent arriver aux objectifs pour 2020, mais certains se demandent comment le faire», a-t-il souligné.

Selon lui, la Roumanie, la Bulgarie, l'Estonie, la Grèce et Chypre ont également des problèmes pour parvenir à ces objectifs.