Le tribunal international du droit de la mer a demandé vendredi à la Russie de libérer l'équipage du navire de Greenpeace Arctic Sunrise contre le versement d'une caution de 3,6 millions d'euros (5,1 millions de dollars).

La cour, basée en Allemagne, à Hambourg, avait été saisie par les Pays-Bas, l'Arctic Sunrise battant pavillon néerlandais. Elle a aussi demandé à la Russie, en échange de cette garantie financière, de rétablir la liberté de navigation du navire et d'autoriser «toutes les personnes qui ont été détenues (...) à quitter le territoire et les zones maritimes relevant de sa juridiction».

Le navire de Greenpeace Arctic Sunrise avait été arraisonné en mer de Barents le 19 septembre par un commando des gardes-côtes russes. L'équipage - 30 personnes dont 28 militants de l'ONG, de 18 nationalités différentes - avait été interpellé et incarcéré.

Les militants avaient été interceptés alors qu'ils tentaient de déployer une banderole sur une plate-forme pétrolière du géant russe Gazprom pour protester contre l'exploitation énergétique de la région arctique.

La Russie a décidé de ne pas participer à la procédure auprès du tribunal international, un organe judiciaire des Nations Unies compétent pour régler les litiges maritimes internationaux.

Moscou a réagi vendredi en affirmant ne pas reconnaître la compétence de ce tribunal dans cette affaire. «La Russie part du principe que le cas de l'Arctic Sunrise ne relève pas de la juridiction du tribunal international du droit de la mer», a affirmé un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Cette semaine, la justice russe a fait libérer sous caution 19 membres d'équipage du navire. Les 30 personnes arrêtées en septembre ont été inculpées de piraterie, puis, fin octobre, de hooliganisme.

Le directeur général de Greenpeace, Kumi Naido, présent à Hambourg, a salué la décision du tribunal onusien. «Nous sommes heureux que le tribunal ait prononcé un jugement en notre faveur», a-t-il déclaré à des journalistes.

«La réalité, c'est que 30 personnes qui ont entrepris une action pacifique et courageuse ont déjà passé deux mois en prison pour un crime qu'ils n'ont pas commis», a-t-il affirmé. «Nous appelons désormais (...) le président (russe Vladimir) Poutine à faire ce qu'il dit être important c'est-à-dire respecter le droit international».

«La Russie doit maintenant respecter le jugement du tribunal et faire en sorte que les nôtres retrouvent leurs familles aussi vite que possible», a réclamé Kumi Naido.