Une étude d'un groupe environnemental soutient que le gouvernement fédéral sous-estime largement la quantité d'émissions de gaz à effet de serre produites par les aménagements de centrales hydroélectriques.

Le rapport de l'Observatoire mondial des forêts conclut que si les émissions de GES provenant de l'hydroélectricité sont nettement inférieures à celles des combustibles fossiles, la différence n'est pas aussi grande que ce que l'on croyait jusqu'à présent.

Le porte-parole du groupe, Peter Lee, a souligné qu'on accepte généralement les données fournies par le gouvernement du Canada, mais qu'il existe tout un éventail d'autres données scientifiques qui supposent que les émissions sont en fait beaucoup plus élevées.

Les complexes hydroélectriques génèrent des gaz à effet de serre lorsque des arbres et d'autres végétaux sont submergés lors de la création de réservoirs. Au fur et à mesure que ces matériaux organiques se décomposent, le carbone qui s'y trouve est relâché dans l'atmosphère.

Le gouvernement fédéral a estimé, en utilisant une méthodologie proposée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), que de telles émissions se chiffraient à quelque 0,5 mégatonne de gaz carbonique chaque année au Canada.

En se référant à ses études menées sur des complexes hydroélectriques au Québec, l'équipe de M. Lee conclut plutôt que la quantité réellement émise se situerait entre sept et 13 mégatonnes de dioxyde de carbone. La plupart de ces GES seraient émis au Québec.

La différence entre ces résultats réside dans le fait que le gouvernement fédéral juge que les réservoirs cessent, après une dizaine d'années, d'émettre le carbone généré par les végétaux immergés. L'Observatoire mondial des forêts, lui, croit que cette proposition est dépassée.

«La littérature scientifique la plus récente souligne que les émissions ne s'arrêtent pas après dix ans, a soutenu M. Lee. Les émissions nettes se poursuivent plutôt bien au-delà de ces dix ans.»