La tension monte à Carignan, à une semaine d'un référendum sur la permission de construire dans des milieux naturels, alors que partisans et opposants s'accusent de vandalisme et d'intimidation.

Une conseillère municipale, Marguerite Roussel, affirme avoir été victime de vandalisme à son domicile, hier matin. Une voiture a roulé sur son terrain pour mettre à plat ses cinq affiches en faveur du projet, laissant derrière elle deux sillons dans le sol. «Je trouve que c'est tellement antidémocratique», se désole-t-elle.

L'incident n'est pas isolé. Après s'être exprimée la semaine dernière en faveur du camp du Oui au référendum, l'ex-mairesse de Carignan Jocelyne Lecavalier dit elle aussi avoir été victime de vandalisme durant la fin de semaine. Tout comme la conseillère Roussel, elle affirme qu'une voiture a roulé sur son terrain pour jeter au sol les deux affiches qu'elle y avait plantées. «Je trouve ça ridicule de ne pas respecter l'opinion des gens comme ça. C'est un manque de maturité.»

Les opposants se défendent d'avoir vandalisé quoi que ce soit, eux qui manifestaient hier matin dans la municipalité voisine de Chambly, Carignan leur ayant interdit la tenue d'un tel rassemblement. «Je ne serais pas surpris que des gens se fassent eux-mêmes du tort pour essayer de prouver que d'autres s'en prennent à eux», rétorque l'un des organisateurs de la marche, Patrick Paré.

Ce dernier clame que des affiches du camp du Non ont également été détruites durant la fin de semaine. Il ajoute qu'une voiture est venue se garer devant son domicile à plusieurs reprises durant la nuit pour ensuite partir en trombe. «Il y a des menaces qui tentent de se faire, de l'intimidation. Ça joue dur», dit Patrick Paré.

Malgré cette escalade de tension, la marche d'hier qui a pris fin tout près de la résidence de l'actuelle mairesse de Carignan, Louise Lavigne, s'est déroulée sans incident. Les organisateurs affirment avoir attiré 175 personnes qui ont protesté contre deux règlements que la petite municipalité doit soumettre au vote dimanche prochain afin de permettre le lotissement de plusieurs milieux naturels appartenant à des promoteurs immobiliers.