L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a proposé jeudi un renforcement des normes pour limiter le «smog», formé de polluants en suspension dans l'air, afin de mieux protéger la santé publique.

Cette décision revient sur celle prise par la précédente administration Bush en 2008 et s'appuie sur des recommandations de scientifiques, précise le communiqué de l'EPA. «Le smog dans l'air que nous respirons présente une menace très sérieuse pour la santé publique, surtout pour les enfants et les personnes souffrant d'asthme et de maladies pulmonaires», souligne la directrice de l'EPA, Lisa Jackson, dans un communiqué.

«Utiliser ce que la science offre de mieux pour renforcer les normes de pollution est une action qui s'imposait depuis longtemps et qui va aider des millions d'Américains à mieux respirer et à vivre plus sainement», a-t-elle ajouté.

Les nouvelles normes de qualité de l'air décidées par l'EPA seront édictées en août 2010, après une période de 60 jours de consultation publique avec toutes les parties intéressées.

L'agence propose de limiter le volume de polluants formant l'ozone dans l'air dans une fourchette variant de 60 à 70 parties (microgrammes) par milliard de litres (ppb) durant toute période de huit heures durant une journée contre 75 ppb actuellement.

L'ozone se forme quand il fait chaud et résulte de réactions chimiques entre plusieurs polluants (oxyde d'azote, des hydrocarbures ou des solvants) en suspension dans l'air et les rayons ultraviolets du soleil.

L'ozone au niveau du sol provoque des problèmes respiratoires sévères chez les enfants et les adultes souffrant de problèmes cardiaques et pulmonaires.

Quand sa concentration est élevée en été dans les grands centres urbains, le nombre de visites dans les salles d'urgences et d'admissions dans les hôpitaux augmente nettement ainsi que les décès prématurés, souligne l'EPA.

Selon la norme qui sera finalement décidée dans la fourchette proposée, les retombées économiques en matière de santé pourraient se chiffrer entre 13 et 100 milliards de dollars par an, selon l'agence fédérale.

Ces estimations prennent en compte la diminution du nombre de décès prématurés, des problèmes asthmes, des cas de bronchite et des hospitalisations ainsi que les jours de travail et d'école manqués en raison des symptômes résultant de la pollution atmosphérique.

Les coûts estimés de mise en oeuvre de ces nouvelles normes de pureté de l'air vont de 19 à 90 milliards de dollars.

Outre ce renforcement des normes pour limiter le smog, l'EPA propose également d'établir des standards saisonniers séparés de pollution atmosphérique pour protéger l'environnement, surtout les arbres et les plantes durant la saison de pousse en été.

L'Association américaine des poumons (The American Lung Association) avait attaqué en justice l'assouplissement des normes de pollution atmosphérique de l'administration Bush en 2008.

En septembre 2009 et consécutivement à cette action, l'EPÀ avait décidé de revenir sur ce dossier et de passer en revue plus de 1 700 études scientifiques sur lesquelles l'agence s'était appuyée pour sa décision de 2008.

La décision de l'EPA a été saluée par les organisations de protection de l'environnement.

«Nous applaudissons l'EPA pour écouter les professionnels de la santé et les scientifiques et proposer des normes qui permettent une véritable protection à des millions de personnes», a déclaré Carl Pope, le directeur général de l'ONG environnementale Sierra Club dans un communiqué.

«Cette décision est une nouvelle indication que l'administration Obama a une vue d'ensemble et travaille dur pour mettre en place des garde-fous de manière à développer l'énergie propre du futur», a-t-il ajouté.