Peut-on croire que les détracteurs de Gros Ben vont maintenant revoir leur position?

Il restait 2:30 au quatrième quart et les Steelers tiraient de l'arrière par trois points, 23-20, lorsque Ben Roethlisberger a fait ce qu'il a fait 17 autres fois depuis le début de sa carrière - plus que n'importe qui dans le circuit au cours de cette période: il a permis aux Steelers de combler un déficit au quatrième quart afin de l'emporter.

La défense a été la grande responsable de la belle saison des Steelers, aucun doute là-dessus. Mais Roethlisberger a réussi les jeux lorsque cela s'imposait pendant toute la saison. Et ça s'est poursuivi dimanche. C'est parfois brouillon son affaire, mais le résultat est généralement au rendez-vous.

Voici donc sa fiche lorsque ça compte: 16-4 en décembre et 8-2 en séries. C'est donc dire que Roethlisberger a remporté 80% de ses matchs à partir de décembre lors de ses cinq premières saisons. Seul Tom Brady a une fiche comparable. Merci bonsoir, on passe à un appel suivant.

Mais la grande vedette de ce match a sans contredit été Santonio Holmes. Holmes, qui a avoué la semaine dernière qu'il vendait de la drogue sur un coin de rue alors qu'il n'était âgé que de 10 ans. Une belle histoire, surtout que Holmes ne faisait pas partie des Steelers lorsqu'ils ont gagné leur titre précédent, en février 2006. C'était assez évident que Hines Ward n'était pas au sommet de sa forme, mais le numéro 10 a pris le relais au cours des présentes éliminatoires.

Comme il y a trois ans, c'est donc un ailier espacé qui a remporté le titre du joueur du match au Super Bowl. Tout de même ironique lorsqu'on sait que les Steelers sont d'abord et avant tout reconnus pour leur défense et leur jeu au sol.

Outre les prouesses de Holmes, le jeu clé est survenu à la toute fin de la première demie lorsque James Harrison a intercepté une passe de Kurt Warner avant d'inscrire un touché de 100 verges - le plus long de l'histoire du Super Bowl. Une différence de 14 points qui a finalement tout changé.

L'équipe de Ken Whisenhunt a néanmoins livré toute une bataille. Warner a été très bon et la défense a tenu son bout pendant les 57 premières minutes de jeu. Larry Fitzgerald et Anquan Boldin ont été discrets en première demie, mais ont aidé les Cards à revenir dans le coup au quatrième quart grâce à quelques longs jeux.

Lorsque Fitzgerald a réussi son deuxième touché du match et qu'il ne restait plus que quelques minutes au cadran, le chat des Steelers semblait mort. Mais comme c'est presque toujours le cas, Roethlisberger avait gardé le meilleur pour la fin.

Une note sur les punitions, qui auront été nombreuses et déterminantes pendant toute la rencontre. Si les Cards ont péché d'indiscipline dans la première partie du match, les Steelers leur ont rendu ça lors de la deuxième. Beaucoup de gestes d'indiscipline pour un match du Super Bowl.

Il s'agit donc d'un sixième Super Bowl et d'un deuxième en quatre ans pour les Steelers. Et ça termine une année tout à fait remarquable pour le propriétaire de l'équipe, Dan Rooney. L'homme est parvenu à garder le plein contrôle des Steelers en achetant des parts de certains de ses frères; Barack Obama a remporté les élections américaines - dans lesquelles le proprio des Steelers s'est beaucoup engagé - ; enfin, il met la main sur un sixième trophée Lombardi. Tout ça au cours des deux derniers mois au fait... Pas mal!

Que réserve l'avenir pour l'équipe de Mike Tomlin qui, lui, remporte les grands honneurs à sa deuxième saison seulement à la tête des Steelers? Il y a quelques joueurs autonomes, mais aucun joueur indispensable. Surtout, le calendrier de l'équipe sera nettement moins difficile qu'en 2008.

Il y aura d'autres équipes de premier plan - les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Giants de New York pour ne nommer que celles-là -, mais les Steelers seront encore là. Dommage pour ceux dont l'aversion aux Steelers semble viscérale. La vie est parfois injuste.