Avant d'entamer leur match quart de finale contre la Russie, les États-Unis avaient reçu un total de 26 minutes de pénalité au cours du Championnat mondial junior. Ils en ont écopé de 16 dans la seule rencontre de vendredi après-midi, au Centre Bell.

Ne cherchez pas plus loin pour comprendre pourquoi les Américains se sont inclinés 3-2 devant les Russes, voyant ainsi leur tournoi prendre fin de façon hâtive pour une deuxième année de suite. Rappelons qu'en 2014, l'équipe américaine avait aussi été défaite par la Russie en quarts.

Avec leur alignement débordant de talent, les États-Unis avaient tout ce qu'il fallait pour accéder à la demi-finale. D'autant plus que les Russes ont disputé un match correct, sans plus. Après tout, eux aussi ont souffert de leur part d'indiscipline. Sauf que contrairement à leurs rivaux, les Américains n'ont jamais été en mesure de profiter des occasions qui se sont offertes à eux.

« Cette victoire a une grande signification pour nous. Toute la Russie regardait ce match. On savait que c'était probablement le match le plus important de ce tournoi », a dit fièrement l'attaquant russe Ivan Barbashyov, qui a compté le premier but des siens.

Une demi-période au cachot

Il n'y avait même pas deux minutes d'écoulées dans ce match que les Américains accordaient un double avantage numérique à leurs adversaires alors que Tyler Motte et Ryan Collins étaient tour à tour envoyés au cachot.

Bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Barbashyov a profité d'une mêlée devant le gardien Thatcher Demko pour pousser la rondelle dans le filet et faire 1-0 pour les Russes.

« Je crois que nous avions beaucoup d'énergie, et nous étions convaincus que nous allions revenir de l'arrière. Mais quand vous devez vous défendre à cinq contre trois aussi tôt dans le match, c'est difficile de rebondir », a déploré Demko, les yeux rougis et la voix éteinte.

On aurait pu croire que ce but allait suffire pour que les États-Unis comprennent le message. Que nenni! L'équipe a continué d'écoper de punitions, et les Russes ne se sont pas gênés pour en profiter. Alors que Hudson Fasching venait tout juste de purger sa peine de deux minutes, Alexander Sharov a permis aux Russes de doubler leur avance.

En tout, les Américains ont été pénalisés à pas moins de 5 reprises au cours des 20 premières minutes de jeu. Parions que plusieurs auraient souhaité se transformer en mouches dans leur vestiaire pour entendre ce que l'entraîneur-chef Mark Osiecki avait à dire à ses troupes au premier entracte...

« Je leur ai dit de se tenir loin du banc des punitions! a-t-il lancé. Nous nous sommes probablement tiré dans le pied. Nous étions bien préparés, mais c'est difficile de trouver votre rythme quand vous passez la moitié d'une période à écouler des punitions. »

Osiecki estime par ailleurs que l'arbitrage de ce match représentait « un virage draconien à 180° » par rapport au match contre le Canada, mercredi. S'il est vrai que certaines pénalités imposées à son équipe étaient quelque peu douteuses, plusieurs étaient pleinement méritées et dénotaient un sentiment de paresse ou de frustration.

Trop peu trop tard

Le virus des pénalités serait-il par hasard contagieux? Toujours est-il qu'en seconde moitié de match, ce sont les Russes qui se sont mis à être punis à répétition.

Et comme ils l'avaient fait en début d'affrontement, les États-Unis ont profité d'un avantage numérique de deux joueurs pour s'inscrire au pointage, gracieuseté du défenseur Anthony DeAngelo, qui a laissé filer un boulet de canon depuis la ligne bleue qui a déjoué le gardien Igor Shestyorkin.

Les réjouissances furent toutefois de courte durée. Pendant que son équipe devait encore se défendre à court d'un joueur, Dylan Larkin a malencontreusement redirigé un tir de Sergei Tolchinski dans le filet des Américains, redonnant ainsi une priorité de deux buts aux Russes.

Zach Werenski a redonné espoir aux Américains en marquant son premier but du tournoi, mais malheureusement pour eux, ce fut trop peu trop tard.