Lorsque notre gouvernement a présenté le projet de loi 21, en mars 2019, nous avions la conviction profonde de porter la voix des Québécoises et des Québécois, de nous permettre collectivement de franchir un pas longtemps attendu en faveur d’une valeur fondamentale de notre nation : la laïcité de l’État.

Nous avions le sentiment de tenir entre nos mains ce qui représentait l’aboutissement de plusieurs décennies de débats ; une réponse consensuelle et équilibrée qui permettrait l’atteinte d’une paix sociale quant aux relations entre l’État et les religions au Québec.

C’est habités par cette même conviction que nous nous sommes engagés à défendre la validité et la constitutionnalité de la Loi sur la laïcité de l’État devant nos tribunaux. Il est primordial, voire vital pour le Québec, de pouvoir faire ses propres choix, des choix qui correspondent à notre cheminement historique, nos valeurs sociales distinctes et nos aspirations collectives.

Nous nous ferons toujours un devoir de protéger notre droit collectif à l’autodétermination.

La semaine dernière, près de cinq ans après le dépôt du projet de loi, la Cour d’appel du Québec nous a donné raison. Dans une décision unanime, les juges reconnaissent qu’il revient aux élus du peuple québécois de déterminer comment s’organisent les relations entre l’État et les religions. Autrement dit, la Cour reconnaît la souveraineté de notre Parlement en matière de laïcité de l’État. C’est une grande victoire pour la nation québécoise.

Le modèle que nous avons choisi démocratiquement est certes différent de celui de nos voisins. Or, il importe de rappeler qu’il n’y a pas qu’une seule manière valable et légitime d’aménager le vivre-ensemble. Le Québec a des caractéristiques qui lui sont propres et qui l’ont amené à développer un attachement particulier au modèle de laïcité de l’État.

C’est un régime qui permet d’assurer un équilibre entre les droits collectifs de la nation québécoise et les droits et libertés de la personne. À travers ce modèle, l’égalité des droits des uns et des autres peut pleinement se réaliser. La Loi sur la laïcité de l’État permet à toutes les religions de coexister au sein de notre société, en toute égalité et en paix.

Les Québécoises et les Québécois n’ont pas à se culpabiliser d’être différents ; ils n’ont pas à rougir de leur identité distincte et ont le droit de vouloir la défendre.

C’est pourquoi, comme le mentionnait le premier ministre François Legault, le gouvernement du Québec utilisera la disposition de souveraineté parlementaire aussi longtemps qu’il le faudra pour que le Canada reconnaisse nos choix de société. Toute intervention du gouvernement fédéral visant à limiter le droit du Québec de décider pour lui-même serait un manque de respect à l’égard de la nation québécoise.

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