Je suis assez d’accord avec les études qui concluent que les croyants sont généralement plus heureux dans la vie.

Avouez qu’être croyant allège un peu l’existence. On peut domper une partie des soucis merdiques dans la cour de l’Éternel, tout en attendant la récompense : le paradis. Pas une mauvaise affaire du tout.

Aussi, les dévots ont sûrement plus de chances de savourer gaiement la fête de Noël, comparé aux impies qui, eux, dans le néant spirituel, sont moins sollicités par le party de la Nativité, mais n’en profitent pas moins du congé. Au surplus, ils évitent de se faire apostasier pour continuer à parasiter la fête, les Judas !

Pas nette, cette affaire-là. Il faut dénoncer cette appropriation religieuse à qui de droit : la Commission canadienne des droits de la personne, qui devrait y voir, et réfléchir, tant qu’à y être, à créer un petit goulag quelque part au pays.

Mais dans le département des mécréants, il y a pire. Et j’avoue que même si je doute, je serais trop dégonflé pour prétendre, comme Nietzsche l’a fait, que Dieu est mort. Le contraire de l’appropriation : le rejet. Pas peureux, le monsieur. Trouillard, j’aurais craint, moi, comme dans Astérix, que la foudre de Toutatis me tombe dessus.

Au milieu des années 1960, John Lennon, lui, moins trivial, a sereinement affirmé que les Beatles étaient plus populaires que Jésus. Au contraire de se l’approprier, lui voyait le fils de Dieu dans son rétroviseur. Un peu culotté, bien sûr ! Mais c’est de l’ordre statistique, selon moi ça se calcule.

Vous le devinez, je ne fais pas si bon ménage avec la transcendance, pas le film avec Johnny Depp là, le bout religieux de l’histoire, l’attribut de Dieu, ce qui vient d’en haut.

Savoir que j’ai un supérieur, en plus de ma patronne à La Presse, de qui je dois implorer le pardon et espérer la miséricorde : pas sûr !

Je voterais plutôt pour Spinoza, plus convivial : Dieu est nature, donc immanent, et fait partie de l’ensemble de la patente, de la vie sur Terre. La fusion plutôt que l’appropriation. Pas mal plus simple.

Mon ami Alain Juppé se décrit comme un « catholique agnostique ». Moi, je me dirais athée agnostique, un brin anxieux sur l’après, quand même, on ne sait jamais…

Quand on me demande quelle est ma foi, je réponds que je crois en l’humain, en sa capacité à améliorer le sort du monde. Un peu simplette comme religion, vous me direz, mais je vis bien avec cet espoir, et ça donne du sens à ma vie.

Statistiquement, le sort du monde s’améliore, c’est indéniable.

Mais j’ai frappé un maudit mur quand Poutine a envahi l’Ukraine. Je ne croyais pas que ce genre de crime à grande échelle se reproduirait. La belle naïveté ! Je pensais que nous tendions inéluctablement vers un monde plus pacifique. Ça m’a foutu le cafard.

Ajoutez ce qui se passe en Palestine actuellement, et ça va me faire un Noël moins extatique.

Les enfants gazaouis, ukrainiens, et combien d’autres. Qui n’ont rien choisi dans la vie, à qui les adultes imposent de telles horreurs… Misère !

Cela dit, je vous l’ai déjà écrit, j’ai le cul bordé de nouilles. La vie est vraiment bonne avec moi. J’oserais même me prétendre heureux. Drôle d’idée quand même, être heureux…

Tellement, que si je n’avais pas combattu toute ma vie mes racines judéo-chrétiennes, j’aurais quasiment le réflexe de m’excuser.

Si je pouvais faire cryogéniser ma vie, ce serait là, maintenant.

Je vous ferai remarquer toutefois que je suis un honorable sexagénaire, et que je ne suis pas né avec ça, la béatitude.

Alors, je vais vous en faire, moi, de la sérénité à 30 ans ! On se calme. Ça se mérite, le bonheur, pas de passe gratuite, on mise sur le temps.

Bon, bien sûr, rien n’est parfait.

J’aimerais être un peu plus geek, comme comprendre plus rapidement que l’ordi ne fonctionne pas parce qu’il n’est pas branché ; perdre un peu de masse corporelle, seulement en payant ; me mettre à aimer le Canadien de Montréal, mais je ne sais pas comment faire ; espérer que VIA Rail ait plus de fréquence entre Québec et Montréal, parce que je n’ai jamais autant fréquenté la métropole ; ou que mon ami Phil Smoked Meat, à Québec, ouvre son resto le lundi soir, parce que j’aime ça, moi, du smoked meat le lundi soir.

Cela dit, je me rapproche du tropique du Cancer pour les Fêtes, une première. Mais j’ai un billet du médecin, qui m’a diagnostiqué une trop grande vulnérabilité à un virus à ARN monocaténaire de polarité négative à génome segmenté.

Pas facile, vous saurez… Attendez que je raconte ça au douanier !

Bon, évidemment on oubliera la petite giboulée du 24 décembre au soir.

En terminant, avis aux voleurs de chars : un détecteur visuel entoure mon véhicule à Québec, qui est connecté directement sur le Pentagone. En plus, il est plastiqué, nitroglycériné, et le premier qui touche à une poignée, c’est kaboum ! Alors, faites gaffe, les copains !

Entre nous

Ha ben toé ! J’apprends dans La Presse que la réfection du toit du Stade olympique coûterait de 750 millions à 1 milliard de dollars. Je présume que le club de baseball s’en vient bientôt… Juste comme ça, l’amphithéâtre de Québec a coûté 370 millions de dollars à construire, 30 millions de moins que prévu. Excusez-la, ça m’a fait du bien…

Joyeuses Fêtes, tout le monde ! Merci de m’avoir lu.

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