Quelque part au Maghreb, dans les hauteurs. J’ai l’impression d’un nouveau mirage.

Ce serait dans le ton, avec tout ce que je crois avoir distingué comme chimères dans ma ride de dromadaire des derniers jours. Si je suis capable de délirer, surgelé à 100 pieds sous zéro, imaginez noyé dans l’UV, à ras le Sahara.

PHOTO RÉGIS LABEAUME

Dans le Sahara, où notre collaborateur a eu une pensée pour… Donald Trump.

Merde ! Je rêve ? C’est la coiffure de Trump que j’aperçois ! Perdue dans les montagnes de l’Atlas ? Son styliste vient du coin, ou quoi ?

Une cravate trop longue, rouge bolchevique, qui tombe sur le capot, s’étire jusqu’au pare-chocs et on y est : pareil pareil !

Ça me chauffe dans la bouilloire et non je n’ai pas fumé de « marocain gold » du Rif, ou autres produits horticoles. De toute façon, j’aurais menti, comme Bill Clinton, j’aurais nié avoir inhalé.

En passant, faudrait pas lui dire, à Donald, où on a rencontré son sosie, il traiterait sûrement le lieu de shithole, comme il a l’habitude de le faire pour toutes destinations qui ne ressemblent à Mar-a-Lago, ou à la 5Avenue, à New York, qui héberge la Trump Tower.

Bon, circulez, y a rien à voir ! Mais avouez qu’à première vue, il y a un petit quelque chose là.

Cette coiffure, qui couvre une tête de nœud, un crâne, et sous celui-ci un cerveau, de grosseur relative, comme un fibrome, quand on réalise ce qu’il produit comme âneries.

Si j’étais méchant, je dirais un fibrome flottant dans une solution aqueuse inerte, mais qu’on préférerait dans le formol. Honnn ! Vraiment vache, celle-là. Heureusement, je ne le pensais pas…

Il ne faudrait pas longtemps à un extraterrestre qui ne le connaît pas pour comprendre qu’il a affaire à un histrionique, doublé d’une pathologie comportementale inconnue depuis le berceau.

J’arrête ici, sinon la patronne va encore me taper sur les doigts, à cause – comme on dit au Lac — de mes choix d’adjectifs, selon moi, mais de superlatifs inutiles, selon elle.

On s’entend pour dire que, si cela est possible, il dérape encore plus, le Donald. Il se « fascise » encore plus tous les jours. Dernièrement, il voyait de la vermine partout dans son pays, comme Hitler et Mussolini à l’époque, chez eux, et il veut en purger la nation.

Il y a eu la l’éradication des Juifs en Allemagne nazie, et il y aura la dératisation des États-Unis sous sa nouvelle présidence.

Il panique solide, l’ex. Il fait dans son froc avec son procès à New York pour fraudes fiscales dans ses entreprises. Non seulement ses risques financiers sont énormes, mais le pire est qu’on pourrait découvrir qu’il n’est pas, ou n’a jamais été le multimilliardaire qu’il nous a fait croire : fake news !

Et c’est là que c’en est trop, que les fils se touchent dans sa tête : la perspective dramatique du déni de son statut de maharaja de la réussite endémique, toujours prêt à poser nu dans les pages centrales du magazine Forbes.

Et il doit aussi commencer à réaliser, à force de voir ses complices le lâcher, que dans un autre procès à venir, celui pour fraude électorale dans l’État de la Géorgie, il pourrait se ramasser en taule.

Et là, comme la plupart des gosses de riches, dédaigneux de la plèbe, on découvre un couillon parfait. La panique, toé chose ! Il joue au tough, Trump, avec sa face de Grinch enrhumé, mais je suis convaincu qu’il n’y a pas plus pissou, seul dans une ruelle, un soir de pleine lune.

Un pleutre dont le papa a sûrement tiré toutes les ficelles possibles pour éviter à son fiston le service militaire. Il aurait eu une mystérieuse excroissance osseuse au pied…

Ah bon ! Je croyais que le problème était ailleurs, que l’excroissance était au niveau de la boîte qui entrepose l’encéphale, trop grosse pour ce qu’elle a à contenir.

Vraiment pas gentil tout ça…

Mais malgré tout, cela ne l’a pas empêché de se trouver un nouvel ami dernièrement : le nouveau speaker républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.

PHOTO STEFANI REYNOLDS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson

Johnson est le prototype du catho ambitieux qui a choisi son camp, très tôt dans sa vie, pour réussir en politique.

Idéologiquement, Trump n’est pas nécessairement à l’extrême droite, parce qu’en fait, il n’est nulle part, à part être à lui-même, à l’argent et au pouvoir, ou seulement là où il doit être pour faire un gain.

Johnson est par contre, lui, vraiment droite dure hyperbolique. Droite religieuse subjuguée, droite politique, saveur Tea Party, et droite qui renie évidemment les résultats électoraux de la dernière élection présidentielle.

À tribord toute !

En visuel, le gars frise la perfection.

Une tête saucée dans le fixatif capillaire, rien ne dépasse, tout est drette ! Monsieur sans faux plis. Antiavortement, anti-gai, ou LGBTQ+, anti tout ce que vous voulez.

Moi, ce style pasteur protestant d’une communauté ennuyante du New Hampshire, et vertueux autoproclamé, ne me revient pas. Mon esprit tordu me rattrape, et j’ai toujours tendance à y voir un malpropre qui bouffe en privé de la porno pas chic du tout.

Toute cette jasette, mes amis, pour répéter que tout se met en place pour le freak show rêvé aux prochaines élections, l’an prochain chez les voisins.

Je me console en me rappelant que les généraux des différentes composantes de l’armée américaine prêtent serment à leur constitution, et non pas au président de leur pays.

C’est toujours ça de pris. Attaboy !

Entre nous

À moins que Nikki Haley ne provoque un miracle et l’emporte à la primaire républicaine, je me mets à la relecture de La servante écarlate.

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