Vous avez des questions sur la COVID-19 et la vaccination ? Chaque semaine, des journalistes de La Presse répondent directement à vos interrogations.

La vaccination des jeunes et vieux ados

Savez-vous quand les étudiants de cégep de 17 ans seront invités à la vaccination ?

Isabelle Lavoie

Dans cette grande tranche d’âge des 12 à 17 ans qui sera conviée à la vaccination très bientôt (les détails seront rendus publics ce jeudi), on retrouve de « vieux ados » de 17 ans, qui sont déjà au cégep, ainsi que de « jeunes ados » de 12 ans, qui terminent l’école primaire. Jusqu’ici, il a surtout été question de cliniques de vaccination à l’école secondaire, avant la fin de l’année scolaire. Qu’arrivera-t-il alors aux adolescents qui ne fréquentent pas une école secondaire ?

Par courriel, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) nous a indiqué « qu’un jeune pourra soit être vacciné par l’entremise de son école ou par un rendez-vous pris par lui-même […] ou par son parent ou tuteur ». Lorsque les plages horaires seront ouvertes pour cette catégorie, il sera donc possible pour un adolescent de prendre un rendez-vous dans un centre de vaccination à l’aide du site Clic Santé.

À noter qu’un adolescent de 14 ans peut légalement consentir à la vaccination, et donc prendre lui-même son rendez-vous. Pour les 12 et 13 ans, le consentement d’un parent (ou tuteur) est nécessaire.

La vaccination pourra ainsi avoir lieu dans un site de vaccination ouvert à tous ou à l’école. En fait, précise le MSSS, « à partir du moment où la campagne de vaccination va débuter pour les 12-17 ans, tous les jeunes seront pris en charge par le milieu scolaire, peu importe l’établissement scolaire dans lequel ils se trouvent ».

Les ministères de la Santé et de l’Éducation élaborent des « formules hybrides » pour vacciner les groupes d’élèves. Dans certains cas, des groupes se rendront ensemble dans un centre de vaccination. Dans d’autres cas, la vaccination aura lieu à l’école même.

« Les parents n’ont rien à craindre, ils seront informés via les centres de services scolaires le moment venu », indique le MSSS.

De la popularité de l’AstraZeneca

Avec le retrait du vaccin d’AstraZeneca administré comme première dose, est-ce possible de devancer la deuxième dose de ceux qui l’ont déjà reçu ?

Julie Dufour

Après avoir reçu une avalanche de messages de lecteurs qui souhaitaient pouvoir changer de vaccin après avoir reçu l’AstraZeneca, de nombreux lecteurs lèvent la main pour le recevoir en deuxième dose… surtout si ça leur permet d’être complètement vaccinés plus rapidement !

Mais la réalité est qu’il reste bien peu de doses d’AstraZeneca en stock au Québec. Les 520 000 doses que la province a reçues jusqu’ici ont presque toutes été administrées. Le Québec recevra 148 000 doses cette semaine, et la prochaine livraison n’est pas attendue avant un bon moment. Il y aurait également, à l’échelle canadienne, entre 250 000 et 270 000 doses inutilisées, réparties un peu partout au pays, et qui devront être écoulées d’ici la fin de juin.

C’est donc dire que bon nombre de Québécois qui ont reçu l’AstraZeneca en première dose seront invités à recevoir un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna) en deuxième dose.

Comment tout ça se déroulera-t-il ? Selon nos informations, les personnes qui ont reçu l’AstraZeneca en première dose seront jointes par le CISSS ou le CIUSSS de leur territoire, qui leur présentera les options qui s’offrent à elles. Le cas échéant, les dates de rendez-vous pourraient être modifiées.

Que dit la science concernant une combinaison AstraZeneca et vaccin ARNm ? D’abord, que ce n’est pas dangereux, mais que des effets secondaires temporaires (fatigue, maux de tête, fièvre) sont plus fréquents chez ces vaccinés que chez ceux qui ont reçu le même vaccin deux fois. Par exemple, dans l’étude britannique Com-Cov, qui étudie cette combinaison, 60 % de ceux qui ont reçu AZ+Pfizer ont dit avoir eu des maux de tête, alors que la proportion était de 40 % chez ceux qui ont reçu deux fois Pfizer et d’environ 30 % pour ceux qui ont reçu deux fois AstraZeneca.

Mais est-ce que cette combinaison offre une protection aussi efficace ? Fort probablement. L’étude Com-Cov devrait justement confirmer en juin l’efficacité vaccinale de la combinaison.

Une deuxième dose pour les « guéris » de la COVID-19 ?

En complément à notre segment publié le 15 mai sur la preuve vaccinale que pourront présenter les personnes qui ont eu la COVID-19, le ministère de la Santé réitère deux choses. D’abord, qu’une seule dose de vaccin est recommandée pour ces personnes, puisque les études scientifiques ont montré qu’une deuxième dose « ne semble pas apporter de protection supplémentaire » pour elles. Ensuite, que ces personnes, si elles tiennent à recevoir une deuxième dose, pourront l’obtenir.

« Il n’y a pas de danger (ou de contre-indications) à administrer deux doses de vaccin à quelqu’un qui a eu la COVID-19, mais le risque d’avoir des réactions indésirables est plus élevé. Les personnes qui, après consentement éclairé, souhaitent quand même recevoir deux doses de vaccin après avoir eu la COVID-19 pourront obtenir un rendez-vous pour une deuxième dose. »

Vaccins hors Québec : comment les faire reconnaître

À la suite de la parution de notre article du 15 mai, des lecteurs nous ont signalé avoir réussi à faire inscrire à leur dossier de santé québécois une vaccination reçue à l’étranger (notamment en Floride). Ces derniers se sont tout simplement présentés dans un site de vaccination de masse (notamment celui du Campus MIL-Université de Montréal), où leurs informations ont été enregistrées.

Le MSSS a d’ailleurs mis à jour le 20 mai la démarche à suivre pour faire inscrire un vaccin reçu à l’étranger au Registre de vaccination du Québec. Ces personnes doivent prendre rendez-vous sur Clic santé dans l’un des centres désignés à cet effet, où leur preuve de vaccination pourra être validée et enregistrée. « Si vos renseignements personnels ou le nom commercial du vaccin ne sont pas inscrits ou sont illisibles sur la preuve de vaccination, la preuve ne pourra pas être reconnue », précise le ministère.

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Mise à jour : cet article a été modifié de sa version originale pour y inclure des détails sur l’inscription d’un vaccin reçu hors Québec.