Vous avez été fort nombreux à mettre votre grain de sel à la conversation1, publiée le 15 septembre dans la section Dialogue, entre Nathalie Collard et Philippe Mercure sur le changement de vocation de la voie Camillien-Houde. Voici un échantillon de vos commentaires.

L’importance des transports en commun

J’habite Outremont et je suis en faveur du projet. Toutefois, si je me fie aux groupes Facebook de citoyens du quartier, il y a beaucoup de mécontents (et ça va au-delà de la grogne contre tout ce qui se rapporte à Projet Montréal qui anime habituellement ces groupes !). J’ai vraiment peu de sympathie pour les automobilistes qui utilisent la voie Camillien-Houde comme voie de transit ou qui nient les dangers actuels de la cohabitation avec les vélos. Cependant, j’avoue que la question de l’accès en transports en commun me préoccupe. Il faudra juger l’arbre à ses fruits, mais il faudra trouver des options efficaces et conviviales pour remplacer les autobus 11 et 711 qui permettent aux citoyens du versant Est d’accéder facilement au sommet et à ses activités.

Laurence Gévry-Fortier, Montréal

Bloquer les transits

Il serait utile de connaître le pourcentage que représentent les transits par rapport au total de passages sur cette route. Si c’est la principale cause du problème, pourquoi ne pas simplement empêcher ces transits en bloquant le passage en haut de la côte ? Cela permettrait toujours l’accès à la montagne à ceux dont c’est le but.

Edward Doucet, Boucherville

Coûteuse piste cyclable

Je suis indignée ! Quatre-vingt-douze millions de dollars pour une mégapiste cyclable alors que nous vivons une crise sociale incroyable avec tous ces sans-abri. Des gens dorment sur Saint-Laurent devant Ubisoft et une galerie d’arts, le long de la Métropolitaine, dans les coins discrets des parcs ! Certains élus manquent de gros bon sens, il me semble. Verdir la ville, soit. Mais pourquoi manque-t-il autant d’arbres dans nos rues malgré les fosses d’arbres prêtes à les recevoir ? C’est de l’hypocrisie. Pourquoi faire fi du rapport de l’Office de consultation publique de Montréal qui recommandait le maintien de la circulation automobile dans un cadre plus sécuritaire en 2019 ? Hypocrisie !

Chantal Gilbert, Montréal

Funiculaire

Et pourquoi pas un funiculaire qui rejoindrait le belvédère Camillien-Houde, d’où pourraient partir des navettes vers les autres points d’intérêt au sommet ? Ce serait certainement une belle attraction touristique non polluante par surcroît.

Guy Geoffrion

Rêvons un peu

La fermeture de la circulation du côté est du mont Royal provoquera sans aucun doute une augmentation du trafic sur d’autres axes, notamment sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Par ailleurs, il est déjà difficile de stationner du côté est, si on souhaite monter à pied au belvédère. Un système de navette pourrait être un bon compromis, avec une voie sécuritaire réservée aux cyclistes (il y a quand même pas mal plus de piétons potentiels que de cyclistes sur cet axe). Une autre solution, mais plus dispendieuse, serait une télécabine, comme ça se fait dans de nombreuses villes dans le monde. Mais bon, on rêve là, dans un pays qui hésite encore entre un TGV, un TGF et un retour aux diligences…

Jean-Marie Doizy, Longueuil

Un projet vélo

Je suis plutôt d’accord avec l’idée d’éliminer les autos de cette route. Par contre il me semble impératif qu’un mode de transport motorisé (électrique de préférence) soit mis en place. On en fera ainsi une destination touristique en soi. Il est ridicule de penser qu’il s’agira d’un lieu de promenade populaire. La pente de ce chemin est TRÈS prononcée et il y a déjà le chemin Olmsted qui répond à ce besoin de promenade. Dans sa forme actuelle, ce projet m’apparaît encore comme un projet vélo qui ne s’assume pas en proposant une vision irréaliste.

Louis Dallaire, Montréal

Penser aux familles de l’Est

Je suis d’accord avec Mme Collard qu’il faut garder un accès au transport collectif sur Camillien-Houde pour les familles de l’Est, nombreuses (peut-être même plus nombreuses que celles des autres quartiers, on n’a pas de données à ce sujet) à aller sur la montagne pour pique-niquer ou profiter des activités de loisir offertes au lac aux Castors. Pour tenir compte des objections soulevées par M. Mercure, il suffit de penser à un mode de transport collectif laissant un espace sécuritaire aux cyclistes, ou à réduire la fréquence des bus. C’est à ce prix que la montagne sera vraiment à tout le monde !

Monique Grégoire

Un canon pour tuer une mouche

Je trouve désolant qu’on justifie la fermeture de Camillien-Houde en ramenant toujours la mort tragique d’un cycliste il y a quatre ou cinq ans. À ce compte-là, devrait-on fermer toutes les rues où il y a eu des décès de cyclistes ? Le problème, à mon sens, est beaucoup plus politique que sécuritaire. Je grimpe la montagne à vélo plusieurs fois par semaine et il m’arrive également de la traverser en voiture. Or, la Ville a installé des barrières sur tout le parcours pour empêcher que les voitures puissent faire des virages en U. C’est bien, mais il y avait plus à faire pour sécuriser ce chemin et décourager les passages excessifs. Par exemple, en 15 ans, je n’ai jamais vu un seul policier contrôler la vitesse. Ce serait un début. On pourrait ensuite installer des dos d’âne ou un feu de circulation au sommet pour rendre le trajet moins attrayant et moins rapide. En réalité, le seul vrai problème de cohabitation se situe tout en haut du parcours. Pourquoi ne pas simplement élargir le passage ? Il faudrait couper dans le roc, mais ce n’est que ça, du roc. Encore une fois, Projet Montréal se sert d’un canon pour tuer une mouche. Où sont les études d’impact sur la population ? Il n’y en a pas, en fait il n’y en a jamais. On change le sens des rues ou on coupe l’accès à toute la population de l’Est sans jamais calculer l’impact humain de ces modifications. Et surtout sans offrir aucune autre option. Monter à pied ? Je ne vois jamais personne le faire, d’autant que le chemin Olmsted le permet déjà dans un environnement magnifique.

Laurent Imbault, Montréal

1. Lisez « Une montagne pour tout le monde ? »