L’été a ses classiques. Un petit tour dans nos archives photo permet de les revisiter. Cette semaine, les festivités de la Saint-Jean-Baptiste au fil du temps.

PHOTO RENÉ PICARD, ARCHIVES LA PRESSE

Dans les années 1970, avec la ferveur nationaliste et la montée du mouvement souverainiste, de grandes foules se réunissent pour les célébrations de la Saint-Jean. En 1976, ils sont près de 300 000 devant la grande scène du lac aux Castors, sur le mont Royal, pour le grand spectacle donné le 23 juin. Cette année-là, les têtes d’affiche sont Jean-Pierre Ferland, Yvon Deschamps, Claude Léveillée, Robert Charlebois et Gilles Vigneault. Le 24, 100 000 personnes sont de retour pour entendre Gaston Brisson, Pauline Julien, Claude Gauthier et Raymond Lévesque. Un spectacle a aussi lieu le 25, avec Jean Lapointe, Louise Forestier et Plume Latraverse, puis le 26, Harmonium, Beau Dommage, Contraction et Octobre montent sur scène.

PHOTO RENÉ PICARD, ARCHIVES LA PRESSE

En 1975, la foule réunie sur le mont Royal a pu voir Jean-Pierre Ferland et Ginette Renao, qui a livré une interprétation mémorable de la chanson Un peu plus haut, un peu plus loin. La même année, Gilles Vigneault y chante pour la première fois en public la pièce Gens du pays, considérée aujourd’hui par beaucoup comme l’hymne national du Québec. D’ailleurs, c’est aussi dans le cadre des festivités de la Saint-Jean, à Québec en 1880, qu’est entonné pour la première fois l’Ô Canada, l’hymne national officiel du Canada.

PHOTO JEAN GOUPIL, ARCHIVES LA PRESSE

Dans la foule nombreuse, toujours sur le mont Royal au milieu des années 1970, la musique est à l’honneur. Sur la photo, un groupe de musiciens venus de l’auberge La Cabouse, une base de plein air de Saint-Donat, dans Lanaudière, divertissent les festivaliers. En 1975, écrit La Presse à l’époque, les fêtes de la Saint-Jean ont attiré sur la « Montagne » environ 1 250 000 personnes du 20 au 24 juin. Parmi elles, beaucoup ont dormi sur place pour ne rien manquer.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Chaises pliantes et drapeaux bleu et blanc, la scène s’est répétée souvent le long de la rue Sherbrooke, à Montréal, à l’occasion du défilé annuel, comme ici en 2010. La Saint-Jean-Baptiste est officiellement devenue la fête nationale du Québec en 1977, quelques mois après la victoire électorale du Parti québécois de René Lévesque.

PHOTO MICHEL GIROUX, ARCHIVES LA PRESSE

Le mouton de la Saint-Jean fait le bonheur de cet enfant, qui accompagne sa famille à un banquet donné pour la fête, en 1962. Les plus grands rassemblements ont lieu chaque année à Montréal et à Québec, mais des célébrations se tiennent partout au Québec. La Saint-Jean est un jour férié pour les Québécois depuis 1925.

PHOTO PAUL HENRI TALBOT, ARCHIVES LA PRESSE

En 1968, la Saint-Jean vire à l’émeute à Montréal, à l’occasion de ce qui a été appelé le « lundi de la matraque ». De nombreux manifestants ont en effet protesté violemment contre la présence dans la tribune d’honneur du défilé annuel de Pierre Elliott Trudeau, vue comme une provocation par le mouvement souverainiste. Invité à se retirer pour calmer la foule, le chef du Parti libéral du Canada (qui sera porté au pouvoir à l’issue de l’élection générale du lendemain) refuse de le faire. Bilan de l’émeute : 292 arrestations, dont 81 mineurs et 123 blessés, dont 42 policiers. Six chevaux ont aussi été blessés.

PHOTO ROBERT NADON, ARCHIVES LA PRESSE

L’année suivante, la tension est palpable à la veille du défilé à Montréal. L’escouade antiémeute est déployée, rue Sherbrooke notamment, dans l’espoir de limiter la casse. Mais des membres du Front de libération du Québec (FLQ) causent néanmoins du grabuge, en renversant une statue de saint Jean-Baptiste, le « patron des Canadiens français ». Le défilé sera suspendu. Il ne reviendra que des années plus tard dans la métropole.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Un enfant dans une mer de fleurdelisés, en 2006, à Montréal. Le drapeau « d’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre fleurs de lys du même », peut-on lire dans les documents officiels, a été adopté le 21 janvier 1948, à l’Assemblée nationale, au-dessus de laquelle il a flotté le jour même. Associé au mouvement souverainiste, mais aussi à un sentiment d’appartenance au Québec, on le voit par milliers partout chaque année à l’occasion de la fête nationale.