Pierre Curzi se remémore ces jours-ci le «bonheur» exceptionnel du tournage du Déclin de l’empire américain et l’onde de choc du film de Denys Arcand, au Québec et ailleurs dans le monde, qui avait su synthétiser les préoccupations d’une génération.

Il y a 25 ans, le comédien, dans la peau du personnage de Pierre, professeur d’histoire, discutait avec ses pairs et amis d’amour, de libertés sexuelles, du sida, du nucléaire et de l’obsession du bonheur.

Pierre Curzi note qu’il était relativement neuf de voir au Québec un diagnostic de génération articulé par des intellectuels plutôt que par des ouvriers et des paysans.
Il louange la capacité de Denys Arcand de synthétiser, dans des scènes dramatiques, une réalité sociale large, voyant la marque d’un historien et formidable conteur.

Pierre Curzi s’est rappelé un tournage «extrêmement heureux», en plein automne autour du lac Memphrémagog, alors que les conditions de création au Québec n’étaient pas toujours faciles.

Au-delà de l’impulsion donnée à la carrière de M. Curzi, et de ses comparses Rémy Girard, Dominique Michel, Dorothée Berryman, Louise Portal, Geneviève Rioux, Yves Jacques, Gabriel Arcand et Daniel Brière, le comédien soutient que les relations fondamentales d’amitié dans le film se reflétaient sur tous ceux qui ont fait «Le Déclin».

Aujourd’hui, l’esprit de famille revient chaque fois que les artisans du film se revoient, faisant chérir à Pierre Curzi un «capital humain précieux».

Faisant un parallèle entre le succès mondial du «Déclin» et le beau parcours du film Incendies, cette année, en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger, Pierre Curzi a fait valoir que malgré que l’on soit un «petit peuple en nombre» dans une situation particulière, ces oeuvres nous rappellent que nous sommes capables de réussites.

Le Déclin de l’empire américain avait décroché un prix à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, et avait aussi été en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger. Le film «Les Invasions barbares», rassemblant les personnages du «Déclin» dix-sept ans plus tard, avait remporté le prestigieux trophée à Los Angeles en 2003.

Les artisans du Déclin de l’empire américain auront l’occasion de partager leurs souvenirs dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois. L’événement souligne les 25 ans de l’oeuvre avec une projection spéciale le 22 février.