(Paris) Un collectif de travailleurs du cinéma a appelé lundi à une grève « de tout.e.s les salarié.e.s du Festival de Cannes et des sections parallèles » visant à les « perturber », à une semaine de l’ouverture du plus grand évènement du 7e art.

Interrogé par l’AFP, le festival n’avait pas réagi dans l’immédiat.

Ce collectif, « Sous les écrans la dèche », a réuni une cinquantaine de membres en assemblée générale pour voter cette grève, a expliqué l’une de ses porte-parole.

Cet appel, rarissime, ne remet pas en cause l’ouverture ou la tenue du festival lui-même, a-t-elle précisé, et l’objectif n’est pas de nuire aux films qui seront présentés. Mais une grève pourrait « perturber l’évènement », a-t-elle ajouté.

Des métiers clés comme des projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés des billetteries ou de l’accueil des invités ont voté la grève, a-t-elle détaillé.

Déplorant une précarité grandissante de leurs métiers, employés par différents festivals au cours de l’année sur des missions temporaires, ils demandent à pouvoir bénéficier du statut des intermittents du spectacle, dont ils sont privés.

Ils dénoncent également les dernières réformes de l’assurance chômage prises par arrêté par le gouvernement, qui ont durci les règles d’indemnisation, au point que « la majorité (d’entre eux) devront renoncer » à leur métier.

« Nos alertes et nos revendications ont été jusqu’ici accueillies avec une bienveillance polie, mais aucune proposition concrète n’a été avancée par le CNC (Centre national du cinéma, NDLR) ou le ministère de la Culture », insistent-ils dans un communiqué.

Le 77e Festival de Cannes doit se tenir sur la Croisette du 14 au 25 mai, avec une centaine de films, des dizaines de vedettes comme Francis Ford Coppola, George Lucas, Meryl Streep ou Adam Driver, et des dizaines de milliers de festivaliers.

Une seule édition a été compromise par un mouvement social : le 21e Festival de Cannes a dû être écourté, rattrapé par les évènements de mai 1968. Avec des militants illustres : Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Claude Lelouch.