L'actrice italienne Monica Bellucci multiplie les rôles différents, avec plusieurs projets en cours, un film australien d'horreur qui sortira en 2019, un film d'espionnage israélien en postproduction et l'an prochain, un tournage avec une jeune cinéaste tunisienne, Kaouther Ben Hania.

« Je fais des choix qui sont plutôt des choix d'instant : je lis le scénario et je sens si ça me correspond, si j'ai envie partir dans cette histoire et surtout si j'ai un truc à dire par rapport à ça », a confié l'actrice dans un entretien avec l'AFP en marge du festival du film de Marrakech.  

« Il y a des moments où je tourne et après de longs moments où je fais des longues pauses », dit-elle. Et la période actuelle est très active.

« Je fais Dix %, la série télévisée (produite par France Télévisions et diffusée sur Netflix, NDLR), j'ai fait un film en Australie, Nekromancer, un film d'horreur, un film gore, et après, il y aura le film de Kaouther Ben Hania, pendant l'année 2019 et je fais aussi un film avec un réalisateur israélien Eran Riklis, un film avec Ben Kingsley », détaille l'actrice, âgée de 54 ans.

Dans Nekromancer, aussi appelé Nekrotonic, « La Bellissima » joue sous la direction de Kiah Roache-Turner. Spider on the web, d'Eran Riklis, est un thriller d'espionnage en cours de postproduction.

Pourquoi jouer sous la direction de Kaouther Ben Hania ? La jeune Tunisienne « a fait un film que j'ai beaucoup aimé, La Belle et la Meute qui a été présenté à Cannes l'année dernière » dans la catégorie « Un certain regard », explique Monica Bellucci. « Quand elle m'a présenté le projet, j'ai trouvé le scénario très original, très intéressant ».

« Dans mes expériences au cinéma, j'ai plutôt tourné avec des réalisateurs hommes et ça me plait l'idée de renouveler l'expérience avec des femmes : j'ai tourné avec Maria Sole Tognazzi en Italie ( L'uomo che ama, 2008), avec Alice Rohrewacher (Les merveilles, 2014), avec Rebecca Miller (Les vies rêves de Pippa Lee, 2009), et voilà... ça va être encore une nouvelle expérience », se réjouit-elle.

« Moment magique »

Récemment, l'actrice a aussi tourné avec Claude Lelouch dans la suite de Un homme, une femme, face à l'acteur français Jean-Louis Trintignant : « un moment magique » pour elle.

« J'ai beaucoup de respect pour Trintignant, Un homme, une femme est pour moi un film mythique », dit-elle. « Je l'ai vu avec ma mère quand j'étais jeune, et je sais qu'elle était très attachée à ces films-là, me retrouver dans un film avec Lelouch et Trintignant, c'est un peu un rêve d'enfance qui devient réalité ».

Elle décrit l'histoire comme « une relation entre un père et sa famille, et l'émotion qui en dérive », son personnage intervient « dans un moment de la vie de cet homme qui ne se rappelle pas trop de son existence et à travers sa fille revoit un peu sa vie ».

Invitée à la clôture du festival de Marrakech, Monica Bellucci dit que cette ville symbolise pour elle sa rencontre avec le réalisateur serbe Emir Kusturica en 2012.

De là est né le film On the Milky Road (2017), une histoire d'amour sur fond de guerre des Balkans, qui a nécessité quatre ans de tournage.

« C'était une expérience vraiment particulière et enrichissante », se souvient-elle. « C'est un réalisateur qui sait vraiment raconter la poésie, malgré la violence. Et ce film qu'on a fait ensemble [...], ça m'a permis de connaitre un peu plus sa culture, de rentrer dans son univers et de parler serbe : je ne parle pas serbe, mais pour le film j'ai appris ».

Et pour la suite ? « J'ai des idées, des projets qui m'intéressent et j'aime bien aussi quand les choses viennent à moi naturellement, et être surprise ».

À 54 ans, la star qui jouait les James Bond girl en 2015 assume son image avec simplicité : « On est une icône pour les autres, mais ce sont les yeux des autres qui nous voient d'un regard particulier... Il y a les couvertures des magazines, il y a les films, mais ça, c'est l'image. La vérité c'est qu'il y a une femme, une mère et c'est vrai que moi j'ai des enfants et ça, ça me rattache à la terre ».