(Toronto) Le film SOLO, de Sophie Dupuis, a obtenu le prix du meilleur film canadien, alors que American Fiction de Cord Jefferson, une satire sur la race et l’action personnelle, a remporté cette année le prix du public au Festival international du film de Toronto (TIFF).

Le long métrage met en vedette Jeffrey Wright dans le rôle d’un romancier afro-américain qui est contraint à se limiter à des œuvres sur les traumatismes et la pauvreté.

Le Prix du public est remis à la suite d’un vote qui se déroule sur l’internet. Le vainqueur est souvent considéré pour la cérémonie des Oscars subséquente.

L’an dernier, le film élu avait été The Fabelmans, de Steven Spielberg, qui a ensuite obtenu une nomination dans la catégorie du meilleur film aux Oscars.

La récompense a été décernée lors d’un petit déjeuner concluant les 11 jours du festival.

Le président-directeur général du TIFF, Cameron Bailey, a déclaré que cette victoire exceptionnelle reflétait la diversité des cinéastes présents cette année.

« Jeffrey Wright est un acteur tellement sous-estimé qui a été incroyable dans tant de films et de séries au fil des ans », a déclaré M. Bailey à propos de l’acteur, qui figure notamment dans Westworld et The Batman.

« Il y aura beaucoup plus de choses sur lui cette année », a-t-il ajouté.

Dans une déclaration préparée par le directeur et transmise par M. Bailey, M. Jefferson a fait part de sa reconnaissance pour cette distinction.

« Ma gratitude envers tous ceux qui ont regardé American Fiction et qui en ont ensuite discuté entre amis et collègues est infinie », a-t-il affirmé.

Le prix du meilleur film canadien, doté d’une bourse de 10 000 $ et choisi par un jury, a été remis au film SOLO de la Québécoise Sophie Dupuis. Le long métrage raconte l’histoire d’une vedette de la scène drag de Montréal et met en vedette Théodore Pellerin, Félix Maritaud et Alice Moreault.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Les acteurs du film SOLO en compagnie de la réalisation Sophie Dupuis

« Avec ce film, nous avons rassemblé tout le monde. J’ai adoré cela. Je veux vous dire merci pour ce prix parce que cela va lui permettre d’être encore plus vu et nous permettre de nous connecter à plus de monde encore », a déclaré la réalisatrice en acceptant le prix.

« Chaque étape de cette production nous a confirmé comment il était important de réaliser ce genre de film pour que les queers puissent se voir, s’accepter et s’aimer », a-t-elle ajouté.

Le prix Platform visant à récompenser un film avec des perspectives de réalisateur uniques a été décerné à Dear Jassi, de l’Indien Tarsem Singh Dhandwar. Le long métrage raconte l’histoire de deux amants tenus à distance par l’éloignement géographique et les contraintes familiales.

Le Prix du public du documentaire a décerné à Mr. Dressup : The Magic of Make-Believe, de Robert McCallum, qui se veut une réflexion sur le comédien pour enfants, Ernie Coombs..

Le film Kanaval du réalisateur Henri Pardo, dont la famille a émigré d’Haïti au Québec, a remporté le prix du meilleur film canadien BIPOC dans la section Centrepiece.

« Je salue tous les cinéastes noirs, autochtones et personnes de couleur du TIFF 2023. Nous sommes sous-représentés, mais nous avons tant de merveilleuses histoires à raconter », a-t-il lancé en acceptant le prix.

Le festival de 2023 a perdu un peu de lustre en raison de l’absence des habituelles vedettes hollywoodiennes qui n’ont pu se déplacer à cause de la grève qui les touche. Plusieurs réalisateurs ont profité des tribunes qui leur étaient offertes pour réclamer des hausses salariales pour les travailleurs et une protection contre l’utilisation de l’intelligence artificielle.

« Ce fut un festival complexe à organiser. On savait que les grèves des scénaristes et des acteurs aux États-Unis nous affecteraient d’une certaine façon, a déclaré le PDG du festival, Cameron Bailey, dans une entrevue. Mais les gens sont venus, les réalisateurs sont venus et plusieurs acteurs sont venus. Et plus important encore, les films ont été bien accueillis. »