Comme tous les ans, la température chute dans le désert en janvier et cette année, cette chute s'est accompagnée de la dégringolade des indices boursiers un peu partout autour de la planète. Mais le désert en janvier, plus particulièrement celui de l'Arizona, c'est aussi la saison des ventes aux enchères de voitures de collection.

Dans les derniers jours, plusieurs encanteurs se sont partagé la vedette dans le désert de l'Arizona: le flamboyant Barrett-Jackson, le très chic RM Auctions, le très sérieux Gooding & Company, pour n'en nommer que quelques-uns.

 

Des centaines de voitures ont changé de mains mais le climat général n'était pas aussi optimiste que d'habitude. Cela s'explique par la déconfiture de l'économie américaine, mais aussi par le dégonflement de la bulle des «muscle cars», ces bolides surpuissants des années 1960 et 1970 dont les prix ont connu au cours des dernières années une flambée aussi spectaculaire qu'injustifiée, le tout alimenté par ces fameux baby-boomers fortunés qui cherchent à revivre leur jeunesse par le vroum-vroum des moteurs.

 

Certes, le marché du haut de gamme, celui des grands classiques et des voitures très rares, reste vigoureux si on en juge par les résultats affichés par RM Auctions: plus de 26,7 millions de dollars pour 88 voitures (moyenne de 303 000$), dont six vendues à plus d'un million et deux à plus de 2 millions: un coupé Packard Twelve 1934 et un cabriolet Mercedes-Benz 540K 1936. Même son de cloche chez Gooding & Company (dont c'est la première vente à Scottsdale), où 90% des 71 voitures présentées ont trouvé acheteur, pour un total de plus de 21 millions de dollars (moyenne de 320 000$). Ici, c'est une Ferrari 250 GT LWB California Spyder 1959 qui remporte la palme avec 3,3 millions de billets verts. Ce diable d'Enzo ne cessera donc jamais de nous étonner!

 

Chez Barrett-Jackson, le paradis de l'automobile américaine, la tendance démontre un retour graduel au réalisme. Selon Sports Car Market, analyste du marché de la voiture de collection, «il faut compter une baisse de 10 à 20% par rapport aux prix de la fin de 2006 pour ce type de voiture», ce qui freine les hausses vertigineuses enregistrées sur des modèles comme le Hemi Cuda.

 

Les résultats préliminaires de la plus grosse vente aux enchères au monde font état de 1162 voitures vendues pour un total de 77 millions de dollars (moyenne de 66 300$).

 

Morale de l'histoire: la voiture de collection se porte bien, merci. Si c'est l'investissement que vous cherchez, limitez-vous aux valeurs sûres: les grands classiques. Pour le reste, rien ne vous empêche de vous faire plaisir, mais ne venez pas pleurer si l'an prochain, votre chérie vaut 20% de moins. L'important, c'est que VOUS l'aimiez.