Les taxis électriques Téo roulent à Montréal depuis maintenant un an. De 50 au départ, ils sont maintenant au-delà d'une centaine et il est dorénavant possible de les prendre pour se rendre à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Mais derrière la sympathique façade blanc et vert se trouve une opération technologique étonnante, en perpétuelle évolution.

Sous le capot

Pas moins de six dispositifs technologiques sont montés à bord de chaque voiture Téo avant qu'elle ne puisse prendre la route.

On parle du système de repérage satellite, des tablettes pour le chauffeur et le passager, du système d'accès au véhicule, de la caméra en circuit fermé, du système de hélage et du routeur. Tout cet équipement est installé dans les garages de Téo, dans le quartier Pointe-Saint-Charles. C'est aussi là que se fait l'essentiel de l'entretien mécanique des véhicules, ce qui permet de réduire les coûts et de gagner du temps d'immobilisation.

Gestion d'horaire

Tous les vendredis, une équipe planifie les besoins de la semaine à venir.

« Dans l'industrie traditionnelle, les taxis sont tous envoyés à la pêche en même temps, peu importe le nombre de poissons, illustre Thierry Saint-Cyr, directeur de l'exploitation chez Taxelco. Nous voulons bâtir notre propre courbe de demande en fonction de notre historique, selon les critères suivants : le nombre de courses dans les créneaux horaires donnés, les taux d'annulation et les ajustements naturels, en particulier la température. L'objectif est de ne plus avoir de surprises en développant notre propre logiciel de gestion de demande. »

Photo: Patrick Sansfaçon, La Presse 

Gestion du parc de taxis

Le bon fonctionnement du parc de taxis Téo passe par une stratégie de permutation des voitures dont le taux de charge est bas. Pour le moment assurée par les coordonnateurs de flotte, la permutation sera automatisée : « Nous allons automatiser le système de permutation des véhicules pour qu'il puisse automatiquement appeler le véhicule en décharge le plus près d'une borne à haute vitesse, soutient Thierry Saint-Cyr. Les coordonnateurs pourront alors s'occuper des exceptions et des cas particuliers qui nécessitent l'intervention humaine. »

Développement technologique

Une vingtaine de personnes travaillent actuellement au développement des différentes technologies qui vont raffiner les opérations de Téo au cours des prochains mois. L'équipe ne comptait que quatre personnes au début de l'année, ils sont maintenant 22 à s'affairer dans les locaux de la rue Rachel, dans le quartier Rosemont. « On est comme un train qui roule que l'on doit réparer en même temps, affirme Sébastien Paccioni, chef de produit. On a une vision jusqu'en 2019. On a déterminé des objectifs, mais on n'a pas d'échéanciers fixes. »

Stratégie de recharge

Il y a actuellement à Montréal cinq bornes rapides de 50 kW destinées aux taxis Téo : deux au quartier général de Pointe-Saint-Charles, deux à la Caisse de dépôt et placement (Vieux-Montréal) et une autre à l'École des métiers de l'équipement motorisé (Plateau).

Dans certains cas, les voitures sont rechargées dans des baies de nettoyage.

Des employés spécialisés peuvent ainsi laver les autos pendant qu'elles se rechargent.

« On fonctionne à la manière d'une chaîne de montage, cela amène des gains d'efficacité », soutient Félix Normandin, responsable du service Mon Téo.

Photo: Ninon Pednault, La Presse

Nouveau système de « hélage »

Au départ accessibles seulement par l'application Téo Taxi, les taxis vert et blanc peuvent être hélés depuis quelques semaines.

Le paiement se fait actuellement avec une carte de paiement, mais les utilisateurs pourront bientôt régler leur course avec leur application mobile.

« On veut créer un "tunnel" de paiement, illustre l'ingénieur Thierry Saint-Cyr. Le système pourra se synchroniser sur l'application mobile et le client pourra modifier les détails sur son téléphone ou la tablette installée à l'arrière. »

Photo: André Pichette, La Presse

Formation des chauffeurs

« Chaque conducteur suit une formation d'écoconduite, explique Thierry Saint-Cyr. Cela a trois effets bénéfiques : la sécurité, le confort des clients et l'économie d'énergie.

Les mesures d'écoconduite permettent aussi de comparer les chauffeurs entre eux. Leur performance est aussi évaluée de façon qualitative par les commentaires des clients. » Le freinage « régénératif » est particulièrement difficile à maîtriser ; comme les batteries sont rechargées par l'énergie cinétique générée en décélération, lever subitement le pied de l'accélérateur se traduit par des secousses.

Photo: Ninon Pednault, La Presse