Les idées reçues ont la vie dure. Lancer au détour d'une phrase qu'une grosse auto consomme moins de carburant qu'une plus petite provoque toujours des réactions. Plusieurs - vous peut-être? - ne voulez tout simplement pas y croire. Eh bien, aujourd'hui vous n'avez pas encore totalement tort. Mais demain?

Il a beaucoup été question ces dernières années du retour en grâce des moteurs à essence. En réduisant leur cylindrée tout en améliorant leur rendement - notamment en les convertissant à l'injection directe - ces moteurs annoncent des consommations sensiblement équivalentes aux motorisations hybrides ou diesel d'il y a trois ou quatre ans. Pour combler leur retard, ces moteurs à essence de nouvelle génération misent beaucoup sur le développement des boîtes de vitesses. À preuve, celles-ci comptent davantage de rapports. D'ailleurs, d'ici un an, plusieurs constructeurs en proposeront 9 voire 10 à bord de certains de leurs véhicules.

Ce progrès technologique se retrouvera sur les «grosses bagnoles», pas sur les petites. Celles-ci ne pourront, faute d'espace, les accueillir sous leurs capots. La raison invoquée est leur taille et plus précisément la position transversale des moteurs placés à l'avant. Cette localisation limite beaucoup l'espace disponible entre les roues et rend pratiquement impossible de concevoir une transmission suffisamment étroite capable de compter autant de rapports. Cela explique pourquoi la Spark, la nouvelle citadine de Chevrolet, ne peut offrir mieux qu'une simplette boîte automatique à quatre rapports. Pas de place!

Le manque d'espace sous le capot des petites voitures comme des sous-compactes Ford Fiesta ou Chevrolet Sonic est l'une principales raisons pour lesquelles elles ne consomment pas moins d'essence que les «grosses» Ford Focus ou Chevrolet Cruze. Et ces dernières peinent à prendre l'ascendant sur des véhicules plus gros encore comme la Ford Fusion ou la Chevrolet Malibu. Celles-ci, en dépit d'un poids plus élevé, bénéficient en raison de leur longueur accrue d'un meilleur coefficient de trainée aérodynamique qui favorise lui aussi l'économie de carburant.

CVT, la solution

L'ajout de rapports n'a rien d'une lubie de constructeur. Il autorise au contraire de réduire la consommation en maintenant le moteur dans sa plage de rendement optimal. Actuellement, une boîte automatique à huit rapports permet une économie de 11% à la pompe par rapport à une autre qui n'en compte que six. La solution rêvée pour les grosses voitures pas pour les petites.

Pour compenser, les constructeurs misent sur la CVT (Continuously Variable Transmission) ou si vous préférez la boîte à variation continue. Son principe de fonctionnement consiste en gros à placer sur deux poulies à diamètre variable, une « courroie» pour obtenir une variation continue de la démultiplication. Comme sur une motoneige. Et comme son nom l'indique, elle compte sur une infinité de rapports et offre une programmation étendue. Il est en effet possible d'offrir un mode automatique ou semi-automatique avec des vitesses préprogrammés. Mais mieux encore, elle est légère, peu encombrante et économique à la pompe.

Contestées parfois, les idées reçues ont, rappelez-vous, la vie dure.