De tous les constructeurs allemands, BMW semblait jusqu'ici le moins branché de tous. Entendez par là le moins intéressé à se lancer dans l'aventure de la mobilité tout électrique. Il faut dire que le constructeur munichois s'est longtemps acharné sur la pile à combustible à hydrogène. Partant du principe que celle-ci n'émet pas de CO2, pas de particules, très peu d'oxydes d'azote - ceux-ci peuvent être catalysés avec un peu d'eau -, la marque à l'hélice bleu et blanc voulait bousculer les choses. Hélas, à l'exception de Mazda et de Honda, personne n'a vraiment suivi.

Aujourd'hui, BMW est forcé de monter dans un train en marche. Pour rattraper son retard, la marque allemande multiplie les coopérations - avec le groupe Peugeot Citroën notamment - et promet de mettre en circulation deux véhicules électriques d'ici 2013-2014, soit deux ans avant l'échéance qu'il s'était fixée. Ces derniers seront visibles au salon de Los Angeles cette semaine. Il s'agit d'un modèle d'entrée de gamme et d'un autre de hautes performances connues respectivement sous les appellations i3 et i8. Cette gamme «i» sera, à l'image du label «e-tron» chez Audi, entièrement destinée aux véhicules «verts».

Pour accélérer la mise en marché, BMW compte tirer profit de l'expérience acquise avec la Mini E et, surtout, des tests qu'elle entend mener à compter du mois d'avril prochain avec la Série 1 «zéro émission», laquelle dissimulera dans ses entrailles toute l'architecture technique de la future i3 dont on connaît encore très peu de choses aujourd'hui, si ce n'est son gabarit proche d'une Ford Fiesta et l'utilisation massive de fibre de carbone. Le coût exorbitant de ce matériau a été réduit par l'emploi d'un nouveau procédé de fabrication. La facture s'annonce tout de même salée. BMW ne dit mot, à ce sujet.

Selon ses concepteurs, la i3 ne sera pas seulement électrique. Elle sera hybride aussi. En effet, à l'instar de la Volt de Chevrolet, cette citadine pourra retenir les services - en option - d'une mécanique essence dans le but d'améliorer son autonomie. Le constructeur bavarois n'apporte aucune autre information sur sa cylindrée, ni même son emplacement (le capot dissimule actuellement un espace de rangement), mais laisse toutefois entendre que le recours à un moteur de moto n'est pas exclu. Seule certitude, la boîte sept rapports à double embrayage se chargera de faire transiter la puissance aux roues arrière motrices.

Sur le plan du style, la i3 qui descendra dans nos rues à l'horizon de 2013 n'aura vraisemblablement plus ses portières en verre. «Trop lourdes», souligne un porte-parole de la marque. En revanche, l'ouverture antagoniste permettant un meilleur accès aux places arrière demeure d'actualité, tout comme les grands pneus étroits qui chaussent le concept.

Quant à la i8, c'est une tout autre histoire. Il s'agit d'une hybride rechargeable. «Son coût sera voisin à celui de la défunte Z8», c'est-à-dire environ 200 000$. Elle descendra dans la rue un an après la i3. Le moteur à essence - un 3-cylindres de 220 chevaux - monte à l'arrière et un autre, électrique celui-là, grimpe sur l'essieu avant pour préserver la répartition équilibrée (50-50) des masses si chère à BMW. Théoriquement, la puissance maximale sera de 348 chevaux, ce qui permettra à cette sportive aux allures futuristes d'atteindre 100 km/h en 4,6 secondes à la suite d'un départ arrêté. L'autonomie en mode tout électrique sera de 35 kilomètres. Des performances que BMW se dit capable d'optimiser. Nous verrons bien dans trois ans.

 

BRAVO!

Toutes nos félicitations à notre collègue et ami Jacques Duval qui, la semaine dernière, a reçu le prix Georges-Émile Lapalme. Non seulement il a enseigné aux Québécois et aux Québécoises à parler d'automobile en français, mais il demeure encore à ce jour un monument du journalisme automobile.

GM

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LE SALON DE LOS ANGELES

Nous vous invitons à visionner notre vidéo sur le Salon de Los Angeles, dès ce matin, sur lapresse.ca/auto-salon-la. À la même adresse, ne manquez pas notre reportage en direct à partir de 17 heures, le mercredi 16 novembre.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Jacques Duval.